On connaît la vie et l'oeuvre de Gustave Flaubert. Sa Correspondance, les brouillons et scénarios que sa nièce avait conservés et que les études de génétique ont mieux fait connaître, la documentation qu'il avait accumulée pour rédiger Bouvard et Pécuchet, tous ces précieux documents ont permis de dessiner un portrait assez précis mais subjectif de l'écrivain. Il a toujours voulu n'être qu'un " homme-plume ", un artiste qui a consacré toute sa vie à la littérature. Mais n'était-il pas également un bourgeois malgré lui ? Etait-il vraiment riche ? Commanville l'a-t-il ruiné ? Jusqu'à présent, les réponses apportées à ces questions ne sont guère pertinentes car elles ne prennent pas en compte les documents d'archives. Notre étude propose une trilogie, trois volumes consacrés à la Fortune et Infortune des Flaubert. Le tome 1 est consacré à Achille Cléophas Flaubert, le père de l'écrivain, le fondateur de la dynastie qui, par ses nombreuses acquisitions, a accumulé pour ses héritiers une fortune considérable.

Fortune et infortune des Flaubert Tome 1

Le 24?février 1821, pour 52 700?F, les parents de Gustave Flaubert font l'acquisition d'une propriété lors d'une vente aux enchères très disputée. Il s'agit d'"?une ferme consistant en cour, jardin, maison de maître, chapelle décorée... maison de fermier [et] plusieurs pièces en labour plantées d'arbres fruitiers...?". Pendant plus de vingt ans, la ferme tenue par le père Sorel et la maison de campagne sise à côté feront le bonheur des Flaubert qui y séjournent souvent le dimanche, à la fin du printemps et au début de l'automne, qui y accueillent les Lormier, les Hamard et les amis intimes dont Orlowski et le docteur Cloquet. Gustave Flaubert aimait se "?piéter à Déville dans le bosquet?", lieu où il s'épanouit en toute liberté, où il fuma la pipe avec son ami Chevalier, où il profita de la compagnie de sa soeur Caroline pour faire des blagues. Hélas, en 1844, il faut vendre une partie de la propriété à la compagnie qui va construire la ligne de chemin de fer Rouen-Le Havre. Achille Cléophas Flaubert décide alors de vendre par lots la masure et les labours qui lui rapporteront la belle somme de 113 450?F, lui permettant d'acheter la demeure des Piquerel à Croisset.

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