L'Église catholique peut-elle casser les mariages religieux ? Bien des personnes, catholiques ou non, se posent cette question, mais très peu en France sont en mesure d'y répondre correctement par manque d'information.
Existe-t-il un divorce religieux pour l'Église catholique ? Le droit universel de l'Église catholique appelé droit canonique est tout en finesse et en nuances, bien loin des clichés qui circulent. Pour ce droit, le mariage entre deux baptisés catholiques est un sacrement indissoluble. L'Église catholique n'a donc pas le pouvoir d'annuler, de casser un mariage sacramentel et consommé par l'union charnelle.
En revanche, dans certains cas très précis, elle peut juger que le mariage n'a que les apparences d'un vrai mariage. Elle peut alors, non pas dissoudre le mariage, mais considérer qu'il n'a jamais existé, qu'il est donc nul, et prononcer une déclaration en nullité de mariage par la voix du tribunal ecclésiastique, appelé aussi officialité. On parle de nullité de mariage et non pas d'annulation. Quelle est la définition du mariage pour l'Église catholique ? Quels sont les motifs de nullité de mariage (vices de consentements, interdictions, défaut de forme) ? Quelle est la procédure à suivre pour demander une nullité de mariage ? Né de nombreuses conversations, d'heures d'écoute, d'auditions et de réflexions, cet ouvrage est le fruit d'une rencontre entre un expert - théologien, docteur en droit canonique, spécialiste du mariage, prêtre depuis plus de 60 ans - et une femme consacrée, de 40 ans sa benjamine, juriste (civiliste, canoniste) et journaliste.

L'ABC des nullités de mariages catholiques

Le droit canonique est connu des juristes français, mais souvent sous l'angle de sa contribution à la formation des catégories juridiques dans l'histoire des institutions civiles. L'état actuel du système juridique canonique leur est la plupart du temps étranger, et cela pour des raisons qui viennent essentiellement de ce que ce droit a, depuis longtemps, en France du moins, le caractère de droit purement interne de l'Eglise catholique. En revanche, le droit qui organise le fait religieux dans la société française est plus connu, en tout cas plus invoqué, surtout depuis que de nouveaux problèmes obligent à revenir aux catégories fondamentales de la laïcité. Les auteurs de ce précis veulent présenter, en même temps, le droit canonique interne de l'Église catholique et le droit français qui, dans ses diverses branches, appréhende le fait religieux. Selon eux, il est requis de connaître les deux droits. Tout les sépare : la tradition, l'extension, l'application, le fonctionnement, les fondements, etc. mais l'un et l'autre sont faits pour vivre ensemble. Cohabitation ou mariage ? Ni l'un, ni l'autre car chacun veut légitimement garder son indépendance. Le droit canonique ne peut oublier qu'en contexte français il doit organiser l'activité de l'Eglise catholique dans le respect des " lois civiles ". Le droit étatique, que nous nommons ici " droit civil ecclésiastique ", ne peut ignorer ce que l'Eglise dit de ses institutions. C'est une collaboration intelligente qu'Etat et Eglise ainsi que tous les groupes religieux, doivent promouvoir dans un souci d'intérêt général.

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