En montrant ce qu'est un discours argumentatif, comment les mots sont utilisés, manipulés par leurs utilisateurs, en introduisant la notion de schématisation, l'auteur aborde la problématique de l'argumentation, celle des signes, celle de la communication et de la logique naturelle qui les dirige toutes. Il suggère de rapprocher les points de vue du logicien, du linguiste et du psychosociologue.

Logique naturelle et communications

Il est difficile de nier que, chaque fois que nous parlons ou écrivons, d'une certaine façon nous raisonnons. La plupart du temps, il ne s'agit certes ni de démonstration, ni de preuve formelle mais d'une démarche de pensée qui n'en est pas aléatoire pour autant. C'est à mettre en évidence quelques-uns des mécanismes de ce que l'on pourrait appeler le raisonnement non formel qu'est consacré cet ouvrage. Il offre l'essentiel des résultats obtenus par les collaborateurs du Centre de recherches sémiologiques de l'Université de Neuchâtel, résultats qui se situent dans le cadre d'une logique naturelle. Il est donc comme la suite du volume 4 ("Essai de logique naturelle") de cette collection.

Sémiologie du raisonnement - Sous la direction de Jean-Blaise Grize- Avec la collaboration de Denis Apothéloz, Marie-Jeanne Borel, Denis Miéville, Catherine Péquegnat

Leibniz rêvait du jour où, lorsque deux personnes ne seraient pas d'accord entre elles, elles se diraient l'une à l'autre : ne discutons pas, mais prenons un papier et un crayon et calculons (Phil., VII, 200). Papier et crayon sont devenus superflus, mais pour celui qui s'assied aujourd'hui devant le terminal d'un ordinateur, le rêve peut sembler bien proche de la réalité. Il ne s'agit pourtant que d'une illusion. La logique mathématique, celle-même dont le génie de Leibniz lui a fait entrevoir l'existence proche, a pris conscience de ses limites inéluctables. Si la démonstration du théorème de Gödel demande de disposer des techniques les plus raffinées, sa portée, elle, ne saurait échapper à quiconque. Nous savons maintenant qu'il est impossible de se passer du langage de tous les jours, impossible d'économiser l'usage d'une langue naturelle et de se servir des raisonnements qu'elle autorise. Ainsi, les systèmes formels, quelque subtils qu'ils puissent être, ne sont jamais qu'un résultat : celui de l'activité de ceux qui les ont engendrés. Dans son essence, cette activité ne diffère en rien de celle qui préside aux discours quotidiens et au dialogue, au moins virtuel, qu'ils impliquent. Le journaliste qui écrit son éditorial, l'avocat qui prépare son plaidoyer, le savant qui rédige sa communication ne démontrent jamais tout ce qu'ils avancent. Chacun s'adresse à quelque auditoire et argumente pour lui de la façon qui lui paraît la plus propre à obtenir son adhésion. Les textes rassemblés dans cet ouvrage, ont été publiés entre 1958 et 1981. Ils sont le reflet d'une démarche qui part de l'analyse des limites internes des formalismes, s'avance à travers les problèmes que pose une saisie de l'argumentation et débouche sur quelques notions propres à servir de base à une logique naturelle, c'est-à-dire à une théorie des opérations en jeu dans les discours non démonstratifs. Le recueil est précédé d'une préface du professeur G. Busino qui, à travers une analyse du statut épistémologique de la sociologie, montre l'intérêt que l'ouvrage peut avoir pour le sociologue.

De la logique à l'argumentation

Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

La contradiction

La connaissance répond-elle à une pulsion de l'homme pour comprendre les phénomènes et les situations qui l'entourent ? Pour l'auteur, neuropsychiatre, cela ne fait aucun doute et il en étudie la genèse au travers des plus importantes dysrégulations psychiques, dont on sait qu'elles peuvent impliquer des troubles du comportement, des troubles des automatismes ou encore des troubles du fonctionnement d'ensemble des diverses organisations.
Trois niveaux de connaissance sont explorés (et définissent la complexité du système), qui sont le somato-instinctif, l'émotivo-affectif et l'intellectuel. Pour dire que les conduites magiques subsistent et nourrissent le processus de connaissance, l'auteur cherche à montrer que l'évolution se fait par des retours en boucle, à la recherche de l'unité première. La connaissance distingue, sépare, divise, mais c'est pour mieux réunir, fusionner, réconcilier.
Il ne faut donc pas confondre une nécessité opératoire (fractionner l'objet d'étude) et la fin de la connaissance puisque connaître sert à reconstituer un ensemble intégrant la totalité des dimensions de l'espace et du temps (pertes des repères dans l'espace et le temps chez certains malades mentaux). Connaître, c'est accepter de faire évoluer ses connaissances, connaître c'est aussi accepter le possible saut vers l'absolu qui dépasse l'entendement.
Une mise en garde de l'auteur intéresse les théories normatives (langagières, discursives), imagières (Freud) ou celles qui ont cherché à formaliser la connaissance à l'aide de méthodes statistiques diagnostiques, de critères et d'échelles. Quel est en effet le caractère objectif d'un phénomène observé et ne faut-il pas dénoncer le culte du nombre comme une fin en soi ?
Selon les cas, l'auteur propose d'évaluer les processus de connaissance à l'aune d'une démarche strictement logique, à l'aune d'une méthode axée sur les démarches émotivoaffective et imageante ou encore en intégrant les démarches formelles et analogiques sensibles. On doit distinguer des niveaux de connaissance intégrant des changements d'état et des transcendances, et si connaître c'est s'identifier à son objet, la connaissance s'avère alors particulièrement complexe, c'est-à-dire irréductible à une seule combinatoire, fût-elle infinie.

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