Luc, journaliste pigiste impécunieux, part à la recherche d'une femme insaisissable, en constantes métamorphoses, Sophie, alias Saphire ou Labyrinthe ; et d'un manuscrit improbable, dont les feuillets seraient dispersés aux quatre coins de Paris, rédigé par un certain Boucau, un "sans domicile fixe". Il parcourt la capitale empruntant les trajectoires formées par les quatre points cardinaux qui écartèlent la ville, parsemées de cadavres sur son passage. Cette déambulation traverse un théâtre de jeu, dont on ne connaît pas le metteur en scène, qui sert de goban à des joueurs sortis de nulle part. Luc y fera un périple introspectif qui le conduira à l'ombre de ses propres ténèbres. "Comme dans n'importe quel jeu, la connaissance des règles ne signifie absolument pas la connaissance du jeu."

Boucau's Killer - Le Manuscrit perdu au bar Ragosse - Le Manuscrit perdu au bar Ragosse

Ce livre est d'abord une passionnante biographie : celle d'Henri Veyrier, soldeur, libraire et éditeur dans la seconde moitié du vingtième siècle. Cette biographie conduit les auteurs à s'interroger sur le sens de la création littéraire et son rôle dans les bouleversements qui ont secoué le siècle précédent. Ils proposent une sorte d'autopsie de la nature du livre et de l'édition ; puis en inventorient les avatars. Ce qui les amène à poser la question d'une disparition prochaine de son support papier qui ne sera peut-être plus nécessaire pour transmettre l'information ou la connaissance : son éventuelle disparition laisserait alors la place libre à une agora virtuelle, un espace de partage tel que cela se fit à l'aube de notre civilisation occidentale. Les sept parties que contient ce livre/papier, puisque c'en est encore un, comportent plusieurs facettes, partant d'un prisme plus proche de nous, pour tenter d'en concevoir de plus étendus, s'agissant en quelque sorte de déchiffrer les microcosmes afin de dévoiler le macrocosme, car l'oeuvre que contient le livre dans son acception est un démiurge.

L'avant-dernier livre

Jean-Charles Pichon nous a quitté le 21 juin 2006, le jour du solstice d'été. Les 7 et 8 juin 2008, s'est déroulé le premier colloque autour de l'oeuvre de Jean-Charles Pichon. Mais peut-on parler de colloque ? Il n'y a pas eu de débats, ni réellement d'échanges, mais plutôt un ensemble d'interventions où chacun tentait d'exprimer quelque chose qui lui tenait à coeur et qui le reliait à Pichon, un bout de parcours commun, un sujet qui aurait pu le séduire, ou bien tout simplement un morceau de vie ; davantage donc une confrontation plutôt qu'un colloque. Ce qu'il faut retenir, c'est la multiplicité et la richesse des thèmes abordés à la mesure de Jean-Charles dont l'esprit ne cessait de gratter dans tout les recoins de l'espace pour élargir sa connaissance ; et la réunion de participants aussi différents que possible qui se sont retrouvés là, ensemble, autour d'une oeuvre dont il n'appréhendait qu'une partie, ne pouvant chacun la contenir toute entière. Il y aura d'autres réunions, d'autres " colloques ", réunissant, espérons-le, de nouveaux intervenants, qui chaque fois seront en mesure d'apporter une brique supplémentaire à une construction dont nous connaissons aujourd'hui la fondation, mais pas encore l'achèvement.

Ses oeuvres

Ses derniers livres