De cet artiste engagé consacré comme le père du gavroche montmartrois, la postérité a surtout retenu le combat contre la misère et l'injustice sociale. Or l'acuité de son regard sur le monde, la justesse de son trait et sa maîtrise du coloris participent d'un style graphique authentique, reconnaissable entre tous. De ses affiches de propagande patriotique et de bienfaisance à ses affiches de publicité commerciale, pour la presse ou des spectacles, ce catalogue significatif de l'ensemble de son oeuvre reflète un univers empreint de tendresse, d'humour et de poésie, qui se signale par sa simplicité et sa singularité.

Poulbot, affichiste ; 1879-1946

Au tout début du XXe siècle, l'affiche et la presse étaient les seuls moyens de communiquer. Quand un fabricant de produits voulait se faire connaître, il ne s'adressait pas à une agence de publicité mais directement au dessinateur d'affiches. Francisque Poulbot était l'un d'entre eux et, comme son prédécesseur Firmin Bouisset, il a utilisé les enfants pour mettre en valeur des magasins, des produits, des jouets, des restaurants, des théâtres, etc. Les journaux, les revues et les éditeurs lui demandèrent également son concours. De tous ses contemporains, il est celui qui produisit le plus grand nombre publicités, de 1898 (première affiche) à 1946 (date de son décès). Les auteurs ont pu recenser près de 700 publicités et illustrations. L'ouvrage nous fait découvrir l'immense talent de Poulbot, tant sur le plan graphique qu'imaginatif, avec l'humour qui le caractérisait. Pour les besoins de la publicité, il a mis en scène les mômes, les loupiots, les mignards qu'il a côtoyés quotidiennement à Montmartre et qui lui vaudront le surnom de "Poulbot, le père des gosses". Depuis, son nom est devenu commun et désigne un gamin de Paris, un gavroche, un môme de la Butte.

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