Lors de sa présidence de la Commission européenne, Jacques Delors rappelait régulièrement l'importance du religieux dans la construction de l'Europe. Il insistait sur la nécessité de "donner une âme à l'Europe". Objectif lourd de significations intéressantes mais également chargé d'une forme d'ambiguïté si l'on se souvient, dans un passé tout récent, de l'usage de la religion qui a pu être fait par certains nationalistes lors des guerres en ex-Yougoslavie, par exemple. Quelle religion pour l'Europe ? Quelle âme y développer en son cœur ? Telles sont les questions qui traversent ce livre.
La première partie propose une exploration des rapports entre religions et modernité dans l'espace européen. On y remarque notamment que la permanence et la vitalité des enracinements religieux peuvent aussi bien affaiblir tout projet national que le renforcer. Ensuite, une deuxième partie s'intéresse aux liens entre Eglises et nations dans la construction de l'Europe. Dans quelle mesure les Eglises créent-elles du lien social national ou servent-elles d'espace de résistance au travail d'unification culturelle qu'opère tout Etat-nation ? Enfin, une troisième partie propose les conditions de l'élaboration par l'entremise des Eglises d'une religion civile européenne.
Ce livre est issu d'un colloque organisé par le "Centre de Sociologie des Religions et d'Ethique Sociale" (CSRES) novembre 1996, sous le haut patronage du Conseil de l'Europe et de la Faculté de théologie protestante de
l'Université des sciences humaines de Strasbourg.

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