Au tout début des années 1960, Plozévet, une petite commune du sud du Finistère, accueillait une grande enquête collective interdisciplinaire, sans doute la plus grande du genre entreprise en France depuis l'après-guerre. Près d'une centaine de chercheurs prirent le chemin du pays bigouden et auscultèrent ses habitants, leur environnement et leur histoire sous presque tous les angles. Première grande Action concertée dans une Basse-Bretagne en proie à une révolution des campagnes, l'expérience plozévétienne fut suivie de bien d'autres qui eurent toutes pour objectif de s'intéresser à des mondes ruraux et à leurs multiples facettes. Des années soixante aux années quatre-vingt, l'Aubrac, le Châtillonnais - dont Minot -, les Baronnies, la Corse et la Margeride devinrent ainsi des terrains soumis aux regards des scientifiques et furent, ce faisant, pensés comme de nouveaux espaces de la connaissance. Cet ouvrage collectif revient sur ces expériences et situe au préalable leur inscription dans l'élaboration progressive d'une ethnologie du proche. Un arrière-plan qui permet de mieux envisager la première d'entres elles, Plozévet (au cour de ce livre), à travers une mise au point historique, des témoignages et des relectures ciblées, et les suivantes à travers les contributions réflexives de chercheurs qui furent les témoins et les acteurs de ces opérations à vocation scientifique.

En France rurale - Les enquêtes interdisciplinaires depuis les années 1960

Publié pour la première fois en 1988 par les éditions Le Chasse-marée, Tiez de Jean-François Simon est devenu au fil du temps un classique de l'ethnologie de la Bretagne. La grande force de Simon a été sans doute de savoir interroger comme il faut ses « informateurs », ceux qui ont vécu les dernières étapes de l'évolution de la maison paysanne. Dès lors, c'est toute une vie quotidienne qui surgit, celle des bâtisseurs, celle des habitants. À l'heure où la plupart de ces maisons ont été rénovées de façon souvent radicale, Tiez prend valeur d'un document exceptionnel.

Tiez ; la Cornouaille ; le paysan breton et sa maison

Publié en 1982, l'ouvrage de Jean-François Simon sur la maison du Léon a été le premier ouvrage de fond sur l'habitat rural breton. C'est ce qui justifie sa réédition dans la collection Bretagne Références des Presses universitaires de Rennes. Dans sa préface, Jean-Marie Guilcher évoque la valeur de cet ouvrage : "La présente publication privilégie la pièce maîtresse de l'habitat rural : la maison proprement dite. Sans doute l'auteur a-t-il soin de la situer dans le contexte dont elle est organiquement inséparable : l'exploitation agricole avec les bâtiments et espaces à vocation définie qui en font une espace fonctionnel. Plus largement même le site où elle est implantée avec l'environnement végétal que l'homme a choisi d'y établir ou d'y tolérer. Mais c'est sur l'habitation que l'attention se trouve électivement concentrée. Elle est considérée tour à tour dans son apparence et sa réalité concrète, dans chacun des éléments constitutifs de son architecture, dans toutes les étapes de sa construction, dans son aménagement intérieur enfin. Le lecteur découvre, chemin faisant, que la curiosité du chercheur, autant ou plus que sur la bâtisse, s'est portée sur les bâtisseurs (et habitants). A mesure, en effet, que se précise l'image de la maison paysanne, c'est le paysan lui-même qu'on voit apparaître, dans son rapport à sa maison".

Tiez - Le paysan breton et sa maison. Le Léon

Au tout début des années 1960, Plozévet, une petite commune du sud du Finistère, accueillait une grande enquête collective interdisciplinaire, sans doute la plus grande du genre entreprise en France depuis l'après-guerre. Près d'une centaine de chercheurs prirent le chemin du pays bigouden et auscultèrent ses habitants, leur environnement et leur histoire sous presque tous les angles. Première grande Action concertée dans une Basse-Bretagne en proie à une révolution des campagnes, l'expérience plozévétienne fut suivie de bien d'autres qui eurent toutes pour objectif de s'intéresser à des mondes ruraux et à leurs multiples facettes. Des années soixante aux années quatre-vingt, l'Aubrac, le Châtillonnais - dont Minot -, les Baronnies, la Corse et la Margeride devinrent ainsi des terrains soumis aux regards des scientifiques et furent, ce faisant, pensés comme de nouveaux espaces de la connaissance. Cet ouvrage collectif revient sur ces expériences et situe au préalable leur inscription dans l'élaboration progressive d'une ethnologie du proche. Un arrière-plan qui permet de mieux envisager la première d'entres elles, Plozévet (au coeur de ce livre), à travers une mise au point historique, des témoignages et des relectures ciblées, et les suivantes à travers les contributions réflexives de chercheurs qui furent les témoins et les acteurs de ces opérations à vocation scientifique

Né à Saint-Nazaire en 1898, c'est après quelques années passées à Paris que René-Yves Creston "découvre" la Bretagne vers 1920. En 1923, il est l'un des fondateurs du mouvement artistique des Seiz Breur qu'il animera avec Jeanne Malivel dont il a fait la connaissance à Paris. Sur un chalutier de Fécamp, il participe à différentes campagnes de pêche qui le conduisent dans le Grand Nord. En 1933, le voilà au Groenland sur le Pourquoi-Pas ? dans l'expédition du commandant Charcot dont il est le peintre officiel. Chargé de mission au musée de l'Homme, il effectue un voyage d'étude aux îles Féroé et en Islande, en 1939, année où il obtient un diplôme d'études supérieures d'anthropologie et d'ethnologie. Pendant la Seconde Guerre mondiale, certains mettent en avant ses actes de résistances au sein du réseau du musée de l'Homme, d'autres reprochent ses liens avec des militants nationalistes, des articles dans l'Heure Bretonne, ou sa participation à l'Institut celtique de Bretagne. Au lendemain du conflit, Creston, qui intègre le CNRS en 1949, reprend ses recherches sur le costume breton et poursuit ses travaux sur l'ethnologie maritime qui le conduisent à Naples et en Sicile. Dans les années 1950, il participe à la rénovation des musées de Quimper et de Rennes avant d'occuper le poste de conservateur de celui de Saint-Brieuc jusqu'à son décès en 1964 à Etables-sur-Mer. Toute sa vie, Creston demeurera un artiste (peintre, illustrateur, céramiste...), mais aussi un homme engagé, un militant qui le voit présider l'association Ar Falz à partir de 1961. Si l'on ajoute son intérêt pour l'archéologie sous-marine, on prend la mesure de l'activité débordante et éclectique de celui qui, en France, est par ailleurs un acteur marquant du passage du folklore à l'ethnologie du proche. Les douze contributions du présent volume s'attachent à mieux comprendre une personnalité qui cherche à allier art, science et militantisme.

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