Prenons garde à cette poésie, qui requiert toute notre attention. Elle paraît de facture classique, mais c'est avec une liberté rythmique très personnelle. Elle traite des grands thèmes : la vie, la mort, la joie, la souffrance, mais c'est pour en tirer des accents d'une profonde originalité. Elle se nourrit de quotidienneté, mais c'est pour faire lever sa pâte en expressions et images souvent fulgurantes. Ainsi, Robert-Hugues Boulin traite-t-il « l'aspect, ce fils de l'oil » et, pour nous mettre sur la voie de son originale approche du monde, il écrit : « l'imaginaire n'est que du vrai vu de trop près ». Gaston Bachelard l'eût, bien sûr, approuvé. Enfin, cette "Semaine étoilée", si elle abonde en trouvailles de haute poétique, est un livre de générosité qui nous appelle : « Dieu ne me suffit plus, il me faut tous les hommes ! »

La semaine étoilée

Fils d'officier, Jean Guirec fait ses études au Prytanée militaire de La Flèche. La guerre l'écarte de la carrière militaire, mais il est encore sous l'uniforme lorsque paraissent les "Contes d'un bleuet", qui attirent - sur cet écrivain de vingt ans - l'attention de ses grands aînés. À la veille de la Seconde Guerre, la critique avait déjà placé l'auteur de "La maison au bord du monde" au premier rang des romanciers de sa génération. Jean Guirec est président honoraire de la Société des gens de lettres. Il a intitulé cet ouvrage, dans lequel il retrace quelques épisodes de la vie littéraire de 1919 à 1939, "La belle comédie", pour marquer le caractère toujours relatif de ce que La Bruyère appelait « Des ouvrages de l'esprit » et « Du mérite personnel ».

La belle comédie - Souvenirs littéraires, 1919-1939

Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

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