En 1891, von Behring et Kitasato mettaient au point le traitement de la diphtérie par administration d'immunsérums d'animaux. Cette première thérapie anti-infectieuse par anticorps constituait le premier traitement spécifique d'une maladie infectieuse. Avant l'avènement des sulfamides et des antibiotiques, le traitement et la prophylaxie des maladies infectieuses par des sérums d'animaux ou de patients convalescents allaient être appliqués à de nombreuses infections. Cependant, l'utilisation de sérums d'animaux ou humains mal purifiés provoquait des réactions allergiques. Les antibiotiques, par leur large spectre d'activité, leur bonne tolérance, et leur moindre coût, supplantèrent la sérothérapie des infections bactériennes, jusqu'à ce que surviennent les problèmes croissants posés par la résistance aux antibiotiques. Cette situation épidémiologique nouvelle, menaçant de recréer les dangers que présentaient les infections bactériennes durant l'ère préantibiotique, a conduit à un renouveau d'intérêt pour l'immunothérapie des maladies infectieuses par anticorps. Les progrès dans la purification des immunoglobulines plasmatiques ont permis l'élaboration de préparations injectables par voie veineuse bien tolérées et efficacement utilisées pour corriger de nombreux déficits immunitaires, congénitaux ou acquis. Les progrès de l'immunologie et de l'ingénierie des anticorps offrent d'immenses perspectives de nouvelles thérapies par anticorps monoclonaux et par la reconstitution d'anticorps polyclonaux par les techniques d'expression génétique dans des banques combinatoires.

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