Le textile, et particulièrement le textile ancien, est sensible à la lumière qui le détruit inexorablement, tout comme il est sensible aux problèmes de mise en forme et d'exposition qui accélèrent et quantifient sa dégradation. Dans ce cas, faut-il encore continuer à exposer des textiles dans les vitrines de nos musées ? Pour ne pas en arriver à la bibliothèque "idéale", imaginée par Umberto Eco - dans laquelle les livres ne sont pas communiqués au public - et pour ne pas cantonner les collections de textiles aux réserves, il existe bien sûr des solutions. Celles-ci sont le fruit du travail mené en commun entre restaurateurs, conservateurs et scénographes, par des établissements tels que le musée de la Mode et du Textile, de la Mode et du Costume, le musée national des Arts et Traditions Populaires ou le musée de l'Armée. Les spécialistes font part de leurs expériences, tant en matière de conservation préventive que de mise en espace. Mais le débat sur la monstration des collections textiles n'est pas pour autant terminé. Il continue, avec fécondité, à travers les recherches menées par le musée de l'Armée pour la mise en place de ses salles contemporaines, plus particulièrement la mise en exposition des uniformes ou des reliques et prises de guerre. Loin de prétendre donner des réponses définitives, ce numéro a pour seule ambition de présenter l'état d'un problème bien actuel, à un moment donné, pour nourrir la réflexion de tous ceux qui se trouvent aujourd'hui confrontés au dilemme que pose la contradiction entre exposer et conserver le textile.

Réflexions sur la présentation de collections de textiles, de costumes et d'uniformes

mode ou ameublement, le textile se métamorphose dès que change la direction de la lumière ou celle du regard : ce spectacle que l'on croyait familier se révélera méconnu, il ouvre à des plaisirs insoupçonnés. Plaisir de voir ou plaisir de comprendre, invitation à ouvrir les yeux, à agir et créer. Cet ouvrage, publié à l'occasion de l'exposition Jouer la lumière présentée par le musée de la Mode et du Textile du 25 janvier 2001 à janvier 2002, apporte aux habitués du textile, praticien
s ou spécialistes, un corpus d'observations réuni pour la première fois et une invitation à rechercher dans d'autres domaines des phénomènes similaires, à même de renouveler certaines de leurs approches et de susciter des développements nouveaux. Pour un plus large public, ce livre fournit les bases d'une connaissance du textile par des observations visuelles, ainsi que les connaissances techniques nécessaires. Aux praticiens d'autres domaines  -architectes, décorateurs, paysagistes, photographes ou scénographes - il se propose comme une invitation a tirer parti de l'extraordinaire richesse combinatoire de l'univers textile dans ses rapports avec la lumière. Trois cent soixante photographies, vues de costumes et de tissus, macrophotographies, ont été réalisées pour cet ouvrage.

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