"Ecrire un traité de santé mentale est une entreprise neuve et ambitieuse. Car il ne s'agit pas ici de donner une appellation nouvelle au traditionnel concept de maladie mentale. Souvent en effet "santé mentale" est le terme utilisé, comme euphémisme, pour désigner le champ de la psychiatrie. On se protège ainsi contre tout soupçon de revenir au vieux concept d'aliénation. On croit "normaliser" la maladie. Ici, José Guimón, en nous proposant ce traité, restitue bien la psychiatrie et la psychopathologie dans le cadre général d'une perspective ouverte à la protection de la vie psychique, sous ses aspects individuels et sociaux. L'ouvrage prend en considération les visées éducatives et de prévention, aussi bien que celles de réadaptation et de protection qui débordent très largement le cadre de la maladie, et plus encore celui du déséquilibre et de l'inadaptation. La psychopathologie se trouve ainsi comprise moins comme une explication de trouble que comme toutes les voies de la différence qui affectent les destins individuels du psychisme humain. II s'agit d'une perspective unitaire qui a des conséquences politiques importantes dans le domaine de la santé. Tout, ou presque tout, reste à faire pour harmoniser les actions nécessaires, qui vont de l'éducation à l'intégration de la différence en passant par la prévention et le soin. Cet ouvrage permettra à tous les acteurs de cette politique de construire cette vue unitaire. Ceci permet de dépasser, sans l'exclure, la question si difficile de définir le concept même de santé mentale. L'esprit de recherche qui anime l'ouvrage est à cet égard précieux pour dépasser les débats stériles. L'ouvrage du Professeur Guimón, fruit de sa grande expérience d'enseignement et de pratique, de ses ouvertures dans le monde de la culture et de la politique sanitaire, est un acte de foi dont nous devons saluer le courage et dont nous ne doutons pas du succès." Professeur Daniel Widlöcher.

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