Peut-être ne peut-il y avoir de psychanalyse que parce qu'il y a "malentendu" entre analyste et analysé ? Abolir l'ouverture sur l'inconnu en s'efforçant de faire de l'autre son semblable, travailler par l'identification à réduire l'altérité, telle est une des voies royales empruntées par la résistance. Cet ouvrage explique, à partir d'exemples, les difficultés de l'investigation des faits psychiques nécessitant de la part de l'analyste "une attention en égal suspens".

La psychanalyse à l'épreuve du malentendu

Il n'est pas rare d'éprouver devant une oeuvre d'art un bouleversement inexpliqué, une émotion troublante, un saisissement aussi soudain que fugitif. Autant pour l'artiste qui crée une oeuvre que pour le spectateur qui la regarde, l'art "fait effet". Or, si l'effet est indéniable, son origine résiste souvent à la compréhension de qui le subit. L'artiste sait rarement pourquoi tel motif advient ou s'impose telle couleur, pourquoi le dessin ou la peinture requiert telle ligne, telle forme ou telle direction, ni selon quelles voies il a su les rendre vivantes. Face à ce que l'oeuvre aura exigé, il sera souvent le plus surpris. Etre touché, affecté, atteint par la puissance figurale de l'art, que peuvent nous dire les artistes eux-mêmes à ce sujet ? Voilà la question qui guide cet ouvrage inscrit dans la convergence de l'art et de la psychanalyse. Les vingt-deux textes ou extraits de textes considérés ici, dans lesquels l'artiste témoigne d'événements ou d'avènements créatifs décisifs, intimement liés à sa pratique artistique, servent d'assise et d'inspiration à une déflexion toute entière portée par l'atteinte de l'art. Nous espérons ainsi non pas tant expliquer le phénomène de l'atteinte, mais plutôt rendre sensible, par la voix d'artistes écrivant, à cette arme particulière d'expérience.

Quand l'image s'écrit - Figures de l'atteinte dans le témoignage d'artistes

Inscrit dans l'aire de convergence de l'art et de la psychanalyse, cet essai prend pour point de départ la question de l'effet de l'œuvre d'art sur son récepteur. Comment rendre compte de l'effet dessaisissant de l'art ? Comment en témoigner, sinon à partir de l'effet qu'il produit en nous et qui nous fait sujet-à-l'atteinte ? La réflexion proposée rejoint l'expérience de la clinique psychanalytique dont l'objet ne peut être appréhendé directement, et ne se signale que par ses effets. Puisant à la pensée freudienne et à la pensée littéraire et philosophique post-structurale, l'auteure interroge l'ensemble de notre rapport à l'art et le modifie, en déplaçant notre regard de la production de l'œuvre à ses effets, intimes et inconscients, sur le récepteur.

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