Depuis la seconde moitié du XVIIIe siècle, l'accroissement des mobilités humaines et matérielles à l'échelle de la planète met au défi les forces de l'ordre chargées de leur contrôle. Cet ouvrage entend saisir les dynamiques historiques de ce contrôle en Europe et aux Etats-Unis, à travers une analyse des acteurs, des pratiques et des lieux où il s'exerce. En effet, cette régulation des trafics se pose différemment selon les époques, les modes de transport, les échelles d'observation et les types de mobilité. C'est pour rendre compte de cette complexité et de l'historicité des politiques et pratiques du contrôle des mobilités que ce livre adopte une démarche empirique et comparative, attentive à la façon dont les institutions s'inventent sans cesse par leur action. Cette approche permet d'attirer l'attention sur la multiplicité des corps, publics ou privés, qui interviennent sur un même espace – à des échelles plus ou moins grandes – pour assurer la sécurité et le maintien de l'ordre. Elle incite à faire porter le questionnement sur les relations entre ces diverses instances régulatrices, ainsi qu'à envisager la production de pratiques et de représentations différentes d'un même territoire. Ce faisant, cet ouvrage entend montrer en quoi les défis propres aux mobilités et à leurs inscriptions territoriales spécifiques depuis le XVIIIe siècle contribuent à former, modeler, reconfigurer les différentes pratiques du maintien de l'ordre.

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