À voix basse, sans ces sensibleries qui vous hérissent le poil, sans la traditionnelle mièvrerie du printemps, des fleurs et des petits oiseaux, Linda Bastide nous conte l'amour d'une femme de quarante ans et d'un gosse de dix-huit ans. Amour sans issue, mais ni plus ni moins que les autres. Ces choses-là n'arrivent qu'à nous, jamais au voisin de palier. Ce livre m'a donné à boire et à rêver. Laissez-moi rêver, le temps d'une cigarette, avant de le refermer. Le temps frêle d'un battement de cour. Il n'est que cela : un battement de cour.

L'insolence du lundi

« Tout a commencé au pont de Brooklyn. Tout, c'est-à-dire cette impression forte d'entrer dans un rêve magique et vague, où j'allais flotter sans pouvoir me raccrocher à rien. Sinon, peut-être à moi-même. J'avais, en un instant, en passant le dos bossu du pont, basculé dans un autre univers. De ce côté-ci, l'hallucinante forêt de gratte-ciel, peupliers de pierre, d'acier et de verre, tronc géants dont les branches invisibles se perdaient dans le gris du ciel. Arbres de la démesure, irréels cependant, puisqu'on ne peut reposer sa fatigue au pied d'aucun d'entre eux. Bois de l'éternelle errance... New York, en ce matin de juin, paraissait dériver dans l'espace. Pourtant, immobile et comme enchaînée, clouée à terre par son énorme cri. Un chemin traversait la ville, qui, semble-t-il, nous était destiné. Il menait au 222 West 23th street, Chelsea Hotel... »

Chelsea Hotel, Julien...

L'histoire se passe là où les Corbières plongent dans la Méditerranée, à Fitou. Zone libre pendant la Deuxième Guerre mondiale. En contrepoint décalé du bruit lointain de la guerre, de l'angoisse des soldats, de l'engagement des maquisards, et de la faim, les enfants vivaient là leur vie d'enfants. ce roman-là vous emmènera, grands et petits, dans une nostalgie mêlée de ces rires étouffés, ou clairs, ou éclatants, qui sont en fin de conte, l'émerveillement des enfants heureux.

LE JOURNAL IMMOBILE D'ELEONORE

Peintre sensible des instants précieux qui font la qualité de l'existence, Linda Bastide est l'auteur de trois romans et de plusieurs recueils poétiques qui invitent à l'échange et au partage.
Membre actif de la Société des Poètes Français, elle est aussi organisatrice du Concours de Poésie Francophone de la revue Paris-Montmartre. Illustratrice très imaginative, Carine Sanson crée des images dont la fraîcheur et la sensibilité sont servies par un sens aigu des ombres et des lumières.

Plumes

Cette histoire se situe entre 1905 et 1982. Linda Bastide n'a pas voulu faire ici oeuvre d'historienne. Elle a construit son récit dans une forme particulière : un double roman. "Il était une fois notre vie", que Rifka Sachs, sa belle-mère juive polonaise, anglaise, apatride, française, enfin, lui a racontée : son éternelle fuite avec Jacob Knobel, son jeune mari, depuis leur Pologne natale et passant par la Palestine ; jusqu'à Paris où ils sont raflés et enfermés pendant cinq ans dans des camps séparés, servant de monnaie d'échange et de garantie de paix avec l'Amérique. En totale immersion, Linda Bastide nous offre une deuxième histoire, celle, incroyable, qu'elle est en train d'écrire ; et qu'elle signale par des termes empruntés au cinéma. Elle émaille son texte d'authentiques, rarissimes et inestimables documents de famille, qu'elle a offerts au musée de la Shoah, qui courait après depuis 75 ans.

75 ans de silence

Après le succès de Plumes, recueil de comptines, chansons et poèmes (Les 3 Orangers, 2004), Linda Bastide - vice-présidente de la Société des Poètes Français - offre aujourd'hui un bestiaire original dont l'intelligence et la sensibilité vont de pair avec la fantaisie et l'humour. Illustratrice très imaginative, Carine Sanson apporte une nouvelle fois toute la légèreté, la finesse et la magie de son univers en noir et blanc à ce merveilleux voyage.

Livres