Le XVIe siècle, moment de la Renaissance. Des représentations de la femme s'imposent, nées de poèmes lus, de tableaux vus : beauté des corps nus, célébration des amours... Une exaltation de la femme ? Avant de céder à l'illusion, il faut mettre en perspective ce qu'on connaît, restituer la masse oublié des lectures, découvrir ce qui organisa les interprétations du réel. C'est l'objet de cette anthologie qui privilégie les textes oubliés aujourd'hui, les plus lus jadis, environnant ce qui s'écrit en français des nombreuses traductions, exclues de la littérature fançaise, mais qui furent les best-sellers du temps. A parcourir les textes ainsi rassemblés on constatera que la femme des poètes n'est peut-être que l'effet des divertissements très sophistiqués qu'humanistes et néo-platoniciens italiens proposaient. Mais c'est un sérieux fondamental qui les autorise : la femme du XVIe siècle est d'abord épouse, mère, gérante sage de la maison ; providentiellement inférieure, elle représente le foyer quand les hommes mettent en place la circulation capitaliste. Esclavage antiféministe donc ? Le dénoncer trop vite c'est oublier, ce que les polémistes sont là pour rappeler : le monde ancien des clercs et cet autre "antiféminisme" qui donne sa juste place à ces écrits d'une morale pour laïcs. Un débat donc. Il concerne tous ceux que l'histoire du féminisme intéresse, littéraires, historiens ou simplement lecteurs soucieux de ne pas subir les simplifications hâtives qu'il s'agisse de la représentation de la femme ou de celle de la littérature.

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