Le féminisme, si l'on en croit ses détracteurs, aurait partie gagnée dans le monde occidental et plus particulièrement dans l'aire anglophone. Mais alors, comment comprendre les inégalités criantes qui persistent entre les femmes et les hommes ? Comment faire sens de la virulente hostilité que rencontrent celles et ceux qui dévient de la norme de genre ? Inscrites dans des perspectives historiques, civilisationnistes ou littéraires, les contributions réunies dans cet ouvrage mettent en lumière des processus, plus ou moins complexes, d'invisibilisation et de stigmatisation des femmes et des minorités sexuelles dans l'aire anglophone du XIXe siècle à nos jours. Elles nous rappellent, également, que les avancées dont bénéficient les femmes aujourd'hui ne leur furent pas octroyées de bonne grâce, mais furent le fruit d'âpres combats. Comme le souligne Michel Prum dans sa préface : "les combats des femmes pour lutter contre les stigmatisations et accéder à un niveau de reconnaissance et de visibilité égal à celui des hommes sont loin d'être gagnés. Cette longue lutte émancipatrice est pourtant cruciale pour l'émancipation de l'humanité tout entière, tous sexes confondus. John Stuart Mill écrivait déjà que le test le plus sûr pour évaluer le degré de civilisation d'une société était de voir la place sociale qu'y occupaient les femmes".

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