Le projet d'ouvrage d'art est un service public situé, projeté à partir du paysage qui l'accueille. Ici, dans la vallée du Bouregreg, le pont et ses aménagements permettent de coudre les rives dissociées des villes, celle de Rabat et celle de Salé, pour favoriser le développement urbain autour du fleuve. La fine dentelle de béton s'ancre dans le territoire pour construire un véritable équipement public, un toit urbain ancré dans le paysage.

Un toit urbain dans l'horizon paysager - Le pont Hassan-II entre Rabat et Salé dans la vallée du Bouregreg

Alors qu'il y a vingt ans, un réseau ferré privait le XIIIe arrondissement d'un accès à la Seine, ce sont aujourd'hui un quartier universitaire, une bibliothèque, des logements et des jardins qui recréent ce lien. Pierre Assouline et Marc Mimram nous présentent cette nouvelle Rive gauche au fil d'une promenade à l'antique, dans un dialogue mêlant considérations humaines et architecturales.

La nouvelle Rive Gauche

Construire un pont, c'est pour son architecte transformer le monde. C'est permettre de franchir une frontière, qu'elle soit géographique, économique, sociale ou mentale. C'est donc se mettre dans une disposition généreuse de transformation de la condition géographique, pour y intégrer un usage, un passage. En créant de nouvelles conditions, le pont va transformer le regard sur cette géographie parce qu'il entraîne une association là où il y avait dissociation.

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