Les Suisses et Suissesses descendent dans la rue. Contrairement aux idées reçues, ils contestent et manifestent tout autant que leurs voisins européens. Pour fournir une meilleure compréhension du phénomène, Marco Giugni révèle leurs insatisfactions et dissèque les protestataires par âge, sexe, statut social et motivation. Sous un angle historique, l'auteur retrace la décriminalisation de la contestation en Europe et évoque la normalisation de la manifestation - aux dépends d'autres formes telles que les barricades ou les révoltes fiscales - comme moyen de faire entendre un mécontentement.
En épilogue, il analyse les évolutions récentes de l'action collective, notamment sous l'influence des réseaux sociaux, et défend l'hypothèse d'une imbrication toujours plus étroite entre politique de la rue et politique des urnes.

La Suisse dans la rue ; mouvements, mobilisations, manifestants

L'altermondialisme est devenu, au fil des années, la principale mouvance contestataire des démocraties occidentales. De manifestations imposantes en contre-sommets revendicatifs, les nouveaux mouvements opposés à la mondialisation néolibérale ont largement investi le champ de la contestation politique. La Suisse n'échappe pas à cette déferlante. Bien au contraire, puisque, à bien des égards, elle a joué un rôle précurseur dans l'essor et le développement de cette contestation. Cependant, on dispose encore aujourd'hui de peu d'informations sur les individus qui s'engagent dans ce type de protestation, sur leurs motivations, leurs griefs. Qui sont ces militants qui bravent les énormes dispositifs policiers mis en travers de leur route pour manifester leur rejet du néolibéralisme ? Pourquoi ce mouvement remporte-t-il autant de succès ? Pourquoi certaines protestations se font dans la violence et d'autres dans la sérénité ? Existe-t-il plusieurs altermondialismes ou sommes-nous en face d'un " mouvement des mouvements " ? Le présent ouvrage réunit plusieurs contributions s'appuyant sur des données originales permettant d'apporter des réponses à ces questions.

L'altermondialisme en Suisse

L'immigration et les relations entre citoyens et migrants ont toujours constitué des questions politiques vives, et pour le moins conflictuelles, et restent aujourd'hui un des domaines les plus contestés dans les démocraties libérales. A partir des exemples de la France et de la Suisse, cet ouvrage observe comment la construction particulière de chaque Etat-nation a modelé une conception et un imaginaire de citoyenneté qui façonnent les débats et les mobilisations politiques dans le champ des migrations.

La citoyenneté en débat : Mobilisations politiques en France et en Suisse

Le concept d'exclusion est à la fois ambigu et imprécis. D'un côté, il présuppose un raisonnement dichotomique : on est inclus ou on est exclu, sans alternative possible. Pourtant, la réalité montre que cette définition commode n'est pas complète, car l'exclusion réelle est bien davantage une question de degré. Parler d'exclusion tout court n'a pas beaucoup de sens. On n'est jamais exclu " en général " : on est exclu de certains biens, d'une certaine sphère de biens, jamais de tous les biens. Autrement dit, il y a des sphères d'exclusion. Ce livre porte un regard pluridisciplinaire (du point de vue de la philosophie, de l'éthique, de la sociologie, de la science politique, des études genre) sur l'exclusion de certains " biens " qui constituent autant d'enjeux politiques et sociaux d'envergure dans nos sociétés contemporaines, tels que la santé, le travail rémunéré ou la citoyenneté. L'hypothèse de travail originale qui nourrit ces analyses consiste à relier l'exclusion aux notions d'identité et de reconnaissance. Ce livre constitue en effet une tentative d'aborder le thème général de l'exclusion sous l'angle de la constitution de l'identité personnelle, et de lire en conséquence ce phénomène non seulement comme une simple exclusion illégitime hors d'une sphère de biens, mais aussi comme un déni de reconnaissance.

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