Ces baigneuses, c'est pour Mariano Otero le bonheur de peindre au grand air et de le partager, c'est aussi la liberté prise avec les silhouettes, les proportions, le relief ou encore la perspective. Ces femmes, il les a saisies parfois d'un seul trait sur la plage ou apprivoisées en silence dans son atelier. Elles nous disent son territoire, son itinéraire et, conjuguées ensemble, sa table des matières, celle de toutes les nuances, amoureuses, généreuses, joueuses, oublieuses, infiniment contemporaines en somme. Chaque peintre, et Mariano le premier, a son vocabulaire et sa grammaire de formes et de couleurs afin de nous livrer l'essentiel d'un regard. Alors comment ne pas s'arrêter ici, pour le plaisir, sur les ombres penchées dans ses encres et ses dessins et là, sur ses aquarelles, ses gouaches, ses pastels, pour les couleurs des corps s'oubliant au soleil ou repliés dans leurs rêves comme pour mieux les traduire.

Les Baigneuses

Ce livre rassemble un nombre important d'affiches réalisées par Mariano Otero depuis plus d'un demi-siècle. Plus d'une centaine dénonçant la dictature franquiste, la guerre du Vietnam, le coup d'Etat de Pinochet et bien d'autres évènements dramatiques. Elles sont là aussi pour soutenir d'autres causes, celle des immigrés et de la diversité comme les luttes pour la Paix dans le monde.
Cet aspect de l'art de Mariano Otero est moins connu du public car il n'a jamais fait l'objet d'expositions. Ces affiches, ces tracts, ces portraits sont donc une occasion unique de mettre en perspective une activité militante qu'il revendique pleinement comme faisant partie de son oeuvre.
Il nous dit : « Mon degré d'indignation n'a pas changé avec l'âge. La seule certitude, c'est qu'il faudra continuer à lutter contre l'obscurantisme, le fascisme, pour les libertés, pour plus de justice humaine... Ces causes à défendre sont aussi bien celles de tous ceux qui fuient les guerres et les massacres. Je persiste à croire que nous sommes nombreux à les partager.
Il suffit de voir comment les associations, les organisations comme Amnesty International, le Secours populaire, le Mouvement de la Paix, les syndicats, la presse, les partis démocratiques et beaucoup d'autres, plus discrets, seuls parfois, se battent partout. Ces causes à défendre ne sont jamais des causes perdues. »

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