Étudier les antimodernes au regard de la polémique conduit à une série d'interrogations en débat dans cet ouvrage: comment se définit la modernité, cible du discours polémique? quels liens existe-t-il entre antimodernes, réactionnaires, traditionalistes? y a-t-il une esthétique propre au discours polémique contre la modernité? Considérés sous cet éclairage, les écrivains étudiés, de l'aube du XIXe siècle à aujourd'hui, offrent l'image d'une littérature engagée, en prise avec l'actualité.

La polémique contre la modernité - Antimodernes et réactionnaires

Maurice de Guérin est un poète malchanceux. Arraché à l'obscurité par Barbey d'Aurevilly, George Sand et Sainte-Beuve, il ne trouve nulle part sa  juste place : écrasé par les grands romantiques, à la traîne des petits. Pourtant, cet auteur solitaire, dont les premiers textes ont les naïvetés d'un débutant, crée, par sa réflexion sur l'écriture et sur l'acte créateur, une poésie exigeante qui rejette les facilités de l'épanchement lyrique pour s'interroger sur son propre devenir. L'ambition de cet ouvrage est de s'adresser à un large public pour tirer d'un purgatoire immérité une œuvre méconnue.

Maurice de Guérin

Il n'a pas même vécu vingt-neuf ans. Sa famille le désirait prêtre, il se rêva poète. Sa soeur Eugénie le couva d'une tendresse exigeante et inquiète. Il crut pouvoir trouver un asile dans la communauté de Félicité de Lamennais à La Chênaie. Il tenta d'entrer dans le journalisme sous l'égide d'Hippolyte de La Morvonnais et de son cercle d'amis catholiques et bretons. Il se fit dandy et sceptique sous la tutelle de Jules Barbey d'Aurevilly, celui qui le surnomma Somegod, "le quelque dieu". Le "tyran" de son imagination fut "le mot de vie". Il écrivit ses ivresses et son mal-être dans son Cahier vert et dans des poèmes d'une étrange beauté. George Sand lui apporta une renommée posthume. Qui fut donc Maurice de Guérin (1810-1839), né la même année qu'Alfred de Musset ? Quel homme se cache derrière les textes rares et précieux qui nous sont demeurés : un fils insoumis, un frère impatient, un ami passionné, un amant insatisfait, un mari indifférent, un poète secret tué moins parla phtisie que par un idéal exigeant ?

Maurice de Guérin - Biographie

Peut-on comprendre l’âme de la France sans mesurer ce que Victor Hugo représente ? Son oeuvre « océanique » exprime, oriente, façonne l’histoire de la nation. Il est, tout au long de sa vie (1802-1885), lié aux événements. Hugo est le symbole de la Justice, le visage de la République généreuse et idéale. En 1885, deux millions de personnes accompagnent son cercueil au Panthéon lors de ses obsèques nationales. Cette relation permanente, intime, de Victor Hugo avec l’histoire de France n’est décisive que parce qu’elle est irriguée par l’oeuvre immense et polymorphe de l’écrivain. Hugo participe ainsi de cette lignée, Voltaire, Chateaubriand…de créateurs qui sont engagés dans cette histoire. Ils la modèlent. Ils lui donnent leur voix. Ils prennent parti. Ils s’inscrivent dans la tradition française du débat d’idées, de la confrontation entre les « lettrés », les philosophes, à la fin du XIXe siècle on dira « les intellectuels » mais le mot est réducteur, et le pouvoir politique, l’État. Ils le soutiennent et le plus souvent le contestent. Ils subissent ses foudres, prison, exil, ou bénéficient de ses faveurs. Certains deviennent des courtisans. Mais ils ne sont jamais indifférents. Et leurs choix, leurs oeuvres dessinent, de siècle en siècle, l’image de la France. Victor Hugo est l’un des plus emblématiques, des plus importants d’entre eux. Max Gallo, de l'Académie française

Victor Hugo - Le génie, l'insoumi, le visionnaire

Inclassable, tel apparaît Léon - Cladel. L'écrivain participe aux grands débats des avant-gardes, mais il n'est ni naturaliste, ni parnassien. Le républicain rêve d'une apocalypse sociale, mais le terrien, nostalgique, célèbre les vertus du monde rural. Le poète cultive les raffinements d'une écriture artiste, tout en échappant aux normes littéraires et culturelles du temps. Ce livre dessine donc le portrait d'un marginal dont l'œuvre lyrique et foisonnante marie l'épique au grotesque et ressuscite de grandes figures mythiques avec une violente énergie. Une oeuvre à redécouvrir.

Léon Cladel

La Poesie De Sainte-Beuve : Un Imaginaire De L'Echec

La relation entre le mythe et la littérature se fonde sur un paradoxe : un récit fondateur, anonyme et collectif, rencontre un discours qui , 'existe, lui, que par sa singularité. L'histoire de cette étonnante liaison est envisagée selon quatre perspectives :- une perspective généalogique : lequel précède l'autre ?- une perspective analogique : quels sont les espaces communs entre la littérature et le mythe ?- une perspective historique : quels usages, au cours des siécles, la littérature fait-elle des mythes et des mythologies ?Une interrogation se profile derrrière ces divers questionnements : ne serait -ce pas dans sa rencontre avec le mythe que la littérature construit sa légitimité ? SOMMAIREI. Perspective généalogique : Histoire d'une filiationLa littérature à l'horizon du mytheLe mythe à 'l'horizon de la littératureII. Perspective annalogique : convergencesLe mythe et la littérature comme récitsLes mythes de la littérature ou la littérature comme mytheIII. Perspective rhétorique : relationsRhétoriqueImaginaire, création et réceptionIV. Perspective Historique : temps fortsLe Moyen Age et la matière de Bretagne : la naissance de mythes littérairesLa renaissance et la poésie de la Pléiade : du pouvoir des mythologiesDe l'âge classique au romantisme : la pensée sur la FableObjet et enjeux de la mythologieLe XIXe siécle et le mythes modernesLe théâtre de l'entre-deux-guerres et l'intertextualité mythiqueCONCLUSION AUTEURMarie-Christine HUET-BRICHARD est professeur de littérature française à l'université de Toulouse-Le Mirail.

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