Si les estampes de l'âge d'or de l'époque d'Edo qui montrent les célèbres beautés des maisons de courtisanes vaquant à leurs gracieuses occupations ont depuis fort longtemps la faveur du public occidental, la gravure japonaise ukiyo-e ne saurait se limiter à la vision esthétisante des amateurs du XIXe siècle. Aux yeux des Japonais, plus qu'une oeuvre d'art, elle est un reflet des divertissements populaires, une illustration des hauts faits historiques et des personnages légendaires, ou encore une forme d'expression satirique. Ces estampes du milieu du XIXe siècle, longtemps ignorées du grand public, invitent aussi à de nouvelles interrogations sur les rapports croisés entre Orient et Occident, qui suscitent actuellement l'intérêt passionné tant des japonologues français que des chercheurs japonais.

Le Japon illustré - De Hokusai à l'école Utagawa

Albert-Guillaume Démarest (1848-1906) acquiert auprès de son maître Jean-Paul Laurens un solide métier de peintre d'histoire grâce auquel il peut composer des scènes de genre de grand format au caractère funèbre et poétique, dramatisées par les visages dignes et tragiques des femmes et des enfants. La Bretagne âpre et mystérieuse, alors très en faveur chez les peintres et les écrivains, est l'une de ses sources d'inspiration favorites. Autour des grandes peintures conservées dans les collections publiques et qui viennent d'être restaurées, des œuvres intimistes, peintures et dessins, restées dans la famille de l'artiste, montrent une autre facette de son talent qui évolue, à la fin de sa vie et dans les dernières années du siècle, vers des thèmes plus intériorisés. Comme il l'a confié à son cousin André Gide, Démarest ambitionnait d'être à la peinture ce que Schumann est à la musique. Les onze lettres adressées par Gide à son cousin Albert qui ont été conservées ont fait l'objet d'un don au musée des Beaux-Arts de Rouen par Catherine Gide en 2007. En grande partie inédites, elles sont ici publiées dans leur intégralité et illustrent la profondeur de leur amitié et la fécondité de leurs échanges.

Albert-Guillaume Démarest - La morosité délectable. Avec onze lettres d'André Gide à Démarest

Dans l'esprit du naturalisme caravagesque, deux maîtres du Siècle d'or espagnol, Velàzquez et Ribera, renouvellent le portrait rétrospectif en lui apportant la truculence du roman picaresque. Jusepe de Ribera (1591-1652), d'origine espagnole, installé à Naples conçoit des suites destinées aux cabinets de travail princiers, associant les grands auteurs de l'Antiquité aux pères fondateurs de la philosophie. Diego Velàzquez (1599-166o) y imprime la marque de son génie propre reconnaissable à la spontanéité maîtrisée de la touche et à la profondeur de sa pénétration psychologique acquise au cours d'une carrière qui se déroule entièrement dans le climat intellectuel raffiné de la cour de Philippe IV d'Espagne. Autour du Démocrite du musée des Beaux-Arts de Rouen, l'un des deux seuls tableaux de Velazquez conservés en France, cet ouvrage offre un panorama iconographique de ce genre très prisé au XVIIe siècle, tant dans les pays du Nord qu'en Italie, et rassemble les contributions inédites d'Elizabeth de Fontenay, Laurent Salomé, Diederik Bakhuÿs, Marie-Claude Coudert enrichies d'extraits du Diogène François, première traduction française de Diogène Laërce parue en 1602. Une invitation à la délectation et à la méditation.

Les curieux philosophes de Velasquez et de Ribera

Depuis 1909, le musée des Beaux-Arts de Rouen est un lieu de référence pour l'impressionnisme. François Depeaux, industriel rouennais et défenseur inconditionnel de la peinture de plein air compte au nombre des mécènes qui ont favorisé la reconnaissance internationale du mouvement. Il est à l'origine de la plus importante collection conservée dans un musée français hors de Paris. Pissarro, Monet, Sisley, tous furent ses hôtes lorsqu'ils vinrent travailler à Rouen mais c'est de Sisley qu'il est le plus proche. Fasciné par la personnalité méditative de l'artiste, il est le principal soutien de ses dernières années. C'est la raison pour laquelle certains de ses chefs-d'œuvre les plus fascinants se trouvent réunis aux toiles maîtresses de Monet.

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