Fondé sur un ensemble de plus de cinq cents entretiens, cet ouvrage se propose de donner à entendre le vécu de femmes dont la vie s'est déroulée pendant la première moitié du siècle dans la région marseillaise : dans leur vie quotidienne, celle que l'histoire historienne laisse souvent échapper, mais aussi dans leur rapport à l'Histoire, représentée par les guerres, les luttes sociales, les progrès techniques, les évolutions politiques. Ces témoignages, très divers - par l'origine sociale des témoins, par leur origine géographique (Marseille, ville de transit, ayant accueilli entre les deux guerres, et pendant la dernière guerre, nombre d'étrangers dont certains sont restés), par leur éducation, par leur degré de conscience et de mémoire des événements privés ou publics, etc. -, outre leur indéniable apport d'informations factuelles, posent la question de ce qui se transmet d'une génération à l'autre, dans le lien familial ou de voisinage, et qui reste le plus souvent implicite, voire inaperçu. Les auteurs ont voulu par là faire émerger quelques traits d'une autre histoire, trois fois autre : autre parce qu'orale, rarement ou jamais écrite, autre parce que parole féminine, donc par définition vouée à l'obscur, à l'intime, à la relative absence du jeu social, autre enfin parce que parole provinciale, éloignée des centres de décision et de pouvoir. L'ouvrage analyse les conditions de recueil de l'information orale et de son traitement, ce qui est trop rarement fait dans les "textes au magnétophone". Enfin, l'alternance spécifique des témoignages et des analyses facilite la lecture et surtout sert des choix théoriques nettement explicités.

Celles qui n'ont pas écrit - Récits de femmes dans la région marseillaise, 1914-1945

Cet ouvrage est le second volet d'un ensemble qui traite de la télévision sous l'angle des formes et de l'écriture audiovisuelle. Il explore les rapports de la rhétorique à l'étude de la télévision, en conservant les principes du premier volume.
Information et fiction, la télévision y est abordée dans sa diversité : émissions, collections ou séries, depuis Les Guignols de l'info jusqu'à New-York district ou Toromania ; genres, très reconnus, comme le débat - auquel est accordée une place de choix - ou à découvrir, comme le " journal de voyage " ; figures enfin, comme le paradoxe, la répétition ou la citation. L'étude d'exemples étrangers (Grèce, Italie, Etats-Unis) complète le regard porté sur la télévision française.
La référence à la rhétorique se révèle d'une grande fécondité. Elle permet d'analyser avec finesse argumentations et stratégies ou de renouveler l'approche du direct et du temps télévisuel. Mais elle conduit aussi à élaborer de nouveaux concepts (ainsi l'image-ambiance) et à interroger des enjeux essentiels comme la démocratie ou le pouvoir

Télévision : questions de formes. Tome 2, Rhétoriques télévisuelles

Cet ouvrage est une des premiers en France à traiter de la télévision sous l'angle des formes et de l'écriture audiovisuelle. Emissions et films sont abordés selon des échelles variables : des oeuvres d'auteur, comme les essais-vidéos de Godard ou les émissions littéraires du tandem Bober-Dumayet ; des figures, des genres : les jeux télévisés et le talk-shaw ou les nouvelles modalités d'écriture rythmique et pulsionnelle qui caractérise désormais certaines chaînes.

Télévision : questions de formes

L'oeil tranché, d'Un chien Andalou, le scandale de l'Âge d'or? Une évidence : le projet cinématographique de Luis Buñuel se place d'emblée sous le signe de la rupture. Une question : la rupture opérée, que peut-il y avoir au-delà ? Comment poursuivre une fois passé le point extrême du refus ? Buñuel aurait pu être le Rimbaud du cinéma. Il aurait pu aussi être de ceux qui sont un jour rentrés dans le rang en abandonnant leurs révoltes de jeunesse. S'il n'a été ni l'un ni l'autre, c'est qu'il a réussi à élaborer une stratégie originale qui lui permette de ne renoncer ni à la création ni à la révolte. Cette stratégie repose sur le paradoxe et sur le jeu : loin de refuser d'abord l'ordre et la loi, les films ne cessent de s'y référer et de les mimer, mais pour les enfreindre et en renouveler indéfiniment la transgression. Cette mise en cause de l'ordre conduit à récuser les catégories fondamentales de notre pensée, de la causalité à la « réalité », de l'identité à la vérité. Ainsi peut s'articuler une parole qui refuse les cadres mêmes qui lui donnent forme. On le vérifie ici avec trois des derniers films de Buñuel : « La Voie lactée », le « Charme discret de la bourgeoisie » et le « Fantôme de la liberté ».

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