Dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, sur la place Tian'anmen, la jeunesse chinoise manifeste contre le régime en place. Cela se termine dans un bain de sang. Vingt ans après, les échos de cette tuerie résonnent encore. Dans un pays au système politique autoritaire, où les Droits de l'Homme sont bafoués, où la liberté d'expression est inexistante, la démocratie en Chine reste une illusion occidentale. Alors que Nicolas Sarkozy a choisi de ne pas boycotter les Jeux Olympiques de Pékin, la France continue d'entretenir une position ambiguë avec la Chine. Les dissidents d'hier n'ont pas été réhabilités, et les exilés ne peuvent toujours pas rentrer libres dans leur pays.

Chine, on ne bâillonne pas la lumière - Occasion

Les Jeux olympiques s'ouvriront à Pékin le 8 août 2008. Ainsi en a décidé le Comité international olympique il y a maintenant sept ans. Si les installations sportives sont fin prêtes, la contestation monte. Au Tibet, les récents heurts auraient fait des centaines de morts. Un chiffre difficile à confirmer, les journalistes étant interdits de séjour dans la région. Mais la répression frappe aussi à Pékin et dans toute la Chine, où des dissidents tels que Hu Jia et Yang Chunlin ont été arrêtés. A Reporters sans frontières, nous avons fait campagne dès 2001 contre l'attribution des JO à la Chine, en utilisant cette image où les anneaux olympiques sont remplacés par des menottes. Nous avons été présents à Olympie, lors de la cérémonie d'allumage de la flamme, puis à Londres, à Paris, à San Francisco, à Nagano. Aujourd'hui, il s'agit de peser sur Pékin, d'obtenir la libération d'un maximum de prisonniers d'opinion, de faire en sorte que les journalistes étrangers puissent travailler librement pour rendre compte non seulement des exploits sportifs des JO mais aussi de l'arrière-cour d'un des régimes les plus répressifs qui soient. Ce petit livre, écrit en collaboration avec la sinologue Marie Holzman, n'a qu'un objectif : expliquer pourquoi nous demandons aux chefs d'Etat, et notamment à Nicolas Sarkozy, de ne pas assister à la cérémonie d'ouverture des JO de Pékin.

Pourquoi il faut boycotter la cérémonie d'ouverture des JO de Pékin

Ce livre est le récit du terrible bras de fer qui opposa l'un des dirigeants les plus puissants et l'un des dissidents les plus irréductibles de la planète. L'homme fort de la Chine, Deng Xiaoping, avait juré au début des années 1980 que Wei Jingsheng ne sortirait pas de prison tant qu'il serait encore en vie. Wei a été expulsé vers les Etats-Unis en novembre 1997, quelques mois après la mort de Deng. Le XXe siècle a produit quelques-unes des pires dictatures de l'histoire de l'humanité. Il a également suscité de sublimes actes de résistance à la barbarie. Personne n'a oublié les noms de Nelson Mandela en Afrique du Sud, de Vaclav Havel en Tchécoslovaquie, ni de Sakharov en Union Soviétique. La Chine subit toujours la dictature d'un parti unique, dont les victimes ont également connu leur lot de tragédies et de sacrifices. C'est ainsi que Wei Jingsheng a passé dix-huit ans en prison pour avoir osé réclamer la démocratie, et pour avoir obstinément refusé de " reconnaître ses fautes ". Il est l'un de ces grains de sable qui parviennent parfois à enrayer les machines idéologiques les plus redoutables.

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