Qui était Charlotte Corday ? Pourquoi a-t-elle assassiné Marat, « l'Ami du peuple » ? Pour nombre d'historiens, les motivations de cette jeune Normande, âgée de vingt-cinq ans, n'ont jamais été clairement fondées. Faut-il alors parler d'un « mystère » Corday ? France Huser a mené l'enquête sur ce personnage hors du commun. Elle a ainsi découvert une femme intelligente, sensible et rêveuse, qui ne se prive pas pour autant d'affirmer ses convictions républicaines. Elle a découvert aussi que cette provinciale fut profondément marquée, on l'a trop souvent oublié, par les massacres dont elle fut le témoin dans la ville de Caen. France Huser suit pas à pas la lente évolution de Charlotte Corday, un être dont tous les actes (du meurtre de Marat, minutieusement décrit, jusqu'aux séances de son procès retracé ici avec la précision d'un scénario cinématographique) trouvent leur fondement dans l'évocation d'une vie frappée du sceau de l'exigence. Parce qu'elle rêvait à la gloire de la Grèce antique, cette descendante de Pierre Corneille finit par connaître le sort de ses héros. En se sacrifiant pour une cause qu'elle estimait noble, cette adversaire de la tyrannie a laissé l'image d'une passion que l'on retrouve ici intacte. Vibrante et foudroyante.

Charlotte Corday - Ou L'ange de la colère

1942. Singapour. Le dernier bateau rapatriant les ressortissants anglais vers l'Australie va appareiller, séparant un couple. Le mari, français, doit régler ses affaires en Malaisie avant de rejoindre sa femme et ses deux enfants. Sur le pont, Helen, le coeur déchiré, regarde ses malles qu'on hisse vers elle. Soudain, un filin cède engloutissant dans les flots ce sur quoi elle comptait pour survivre dans l'attente des retrouvailles. Sur la mer, la guerre fait rage et le capitaine ayant dû dévier sa route vers l'Inde, c'est à Bombay qu'elle débarque, sans argent, sans amis. Ce sera l'expérience de la solitude, de l'exil et d'une liberté certaine. Ce sera pour son fils Stanislas trois années de découvertes et d'éveils. De Londres à Bordeaux, Hong-Kong, Tokyo, la vie ne va cesser de leur réserver des surprises et, profitant des circonstances, l'enfant va oeuvrer pour récupérer à son profit l'amour de sa mère. Aventures exotiques, grâce des paysages, enchantements, Tu te souviens est l'histoire d'une passion filiale exubérante et une réflexion dense sur l'oubli, le souvenir, l'attente, l'amour, la mort. On y retrouve la vitalité poétique, la singularité d'une expérience narrative qui est la matière même du talent de Marie-Josèphe Guers.

Tu te souviens

« Pourquoi l'amour est-il toujours en guerre avec lui-même, abîmé par les doutes, les soupçons, la jalousie, les menaces, les mille usures de la vie ? N'est-on pas dignes d'aimer ? Trop imparfaits, trop peu confiants, trop peu généreux ? Ou est-ce l'amour en guerre qui est impossible ? » Ces questions, Edmonde n'y apportera peut-être jamais de réponse. Entrée dans la résistance autant par défi que par inconscience, elle est prête à tout pour donner un sens à sa vie. Sous le nom d'« Antigone », à la tête d'un important réseau de lutte clandestine, elle verra beaucoup de ses camarades disparaître, trahis, arrêtés, torturés ou tués. Mais au coeur de l'angoisse et de la solitude, cette femme que la vie avait jusqu'alors protégée, va découvrir la seule chose capable de conjurer la mort : la passion amoureuse. Un superbe portrait de femme à travers lequel Marie-Josèphe Guers retrace le parcours des « combattants de l'ombre » qui ont sacrifié leur vie à la liberté.

L'Amour en guerre

Capricieuse, injuste et abusive, Yvonne Printemps n'a pas volé la réputation de femme infernale et facile qui lui colle à la peau. Elle est en partie responsable de l'image outrée qu'elle a donnée d'elle-même. C'était une femme secrète, fabulatrice, parfois à bon escient, ne mélangeant ni les gens ni les genres. Élevée à la dure sur les scènes de music-hall, elle devient une étoile. Amoureuse de Guynemer, elle choisit pourtant Sacha Guitry qui fait d'elle une star et écrit des rôles sur mesure pour cette chanteuse qui joue aussi la comédie. Après quinze ans de vie commune et trente-quatre créations, Yvonne Printemps, professionnellement comblée, quitte Sacha Guitry pour Pierre Fresnay. Amants terribles, ils ont emporté dans la tombe les secrets de leur intimité. Mais il est resté des témoins pour comprendre la comédienne qui a eu la sagesse de renoncer aux planches en 1958 et pour connaître la femme dont les deux armes étaient le flair et la séduction. Elle était travailleuse et volontaire, courageuse et drôle, fidèle à sa façon, absolue, sincère et chaleureuse. Anxieuse et insatisfaite. A jamais indomptable.

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