Cet ouvrage se propose de dégager la terminologie et les acquis conceptuels, ainsi que les difficultés persistantes de la réflexion trinitaire chez Cyrille d'Alexandrie. Or rares sont les monographies sur la théologie trinitaire des Pères et il n'existe que peu d'études sur Cyrille d'Alexandrie, qui est pourtant appelé le "sceau des pères". En effet, il hérite d'une problématique déjà mûrie, tout en bénéficiant d'un recul que n'avaient pas ses prédécesseurs engagés dans le feu de la polémique arienne. L'objectif de ce livre est de mettre au jour la méthode et les outils d'investigation forgés par Cyrille pour élaborer sa propre synthèse. Ce travail étudie en amont les sources patristiques et philosophiques de Cyrille d'Alexandrie, afin de dégager la part de son apport personnel, et en aval l'influence de son oeuvre lors des conciles des XIIIe et XVe siècles sur la procession de l'Esprit Saint. Cette perspective historique permet de dégager l'originalité de la synthèse qu'il élabore entre la tradition alexandrine et cappadocienne. Sont étudiés : l'herméneutique qui répond au problème de la connaissance de Dieu et qui élabore ses propres règles exégétiques ; le discours imagé, que Cyrille préfère au vocabulaire technique, parce qu'il avoue mieux son inadéquation ; la méthode et les concepts empruntés à la philosophie aristotélicienne et néoplatonicienne pour exprimer le paradoxe d'une substance divine unique en trois hypostases. Le concept de Trinité apparaît tendu entre les extrèmes du sabellianisme et de l'arianisme : identité et différence ; chacune des hypostases est à la fois définie dans son mode d'existence propre, et articulée aux autres par un jeu de relations qui évite leur juxtapositions. Cette diversité ordonnée des trois dans une unité trouve son expression dans la formule que Cyrille construit progressivement : "tout estduPère par le Fils dans l'Esprit Saint". Ces différents outils lui permettent de présenter de manière rationnelle

Le paradoxe trinitaire chez Cyrille d'Alexandrie - Herméneutiqu, analyses philosophiques et argumentation théologique

Dans le Misopogon, l'empereur Julien se présentait lui-même, quand il était jeune homme, comme un erastês logôn, " épris des logoi ", le terme logoi, difficile à rendre en traduction, signifiant bien entendu les discours mais de manière plus générale chez Julien les " belles lettres ", les " études classiques ", les " œuvres de l'esprit ". Quel que soit le sens que l'on donne à ces logoi, la formule erastès logôn convient parfaitement aussi à Jean Bouffartigue. À leur tour, les amis, les élèves, les collègues, qui participent ici à ces Mélanges, ont souhaité s'associer à cette passion pour continuer ainsi le dialogue intellectuel que Jean a su instaurer avec eux. La bibliographie de Jean Bouffartigue (qui figure en tête du volume), reflète un certain nombre de centres d'intérêt : l'empereur Julien et les auteurs chrétiens qui ont polémiqué avec lui, la philosophie, notamment néo-platonicienne, l'évolution des idées et des croyances, la littérature d'époque impériale et tardive, les questions relatives à l'animal et l'animalité, les transformations et les passages d'une langue antique l'autre. Les contributeurs de ce volume ont tenu à centrer leurs articles sur ces mêmes sujets. Au-delà d'une certaine variété, le livre présente donc une claire unité, autour de la permanence de la culture classique, du choc des idées, des croyances et des sensibilités dans le monde antique. Et bien sûr, le fantôme de l'empereur Julien y rôde en de nombreuses pages.

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