L'objet du présent ouvrage est d'étudier, de manière pluridisciplinaire, différentes formes et manifestations de brutalité à l'intérieur de la famille. Est d'abord privilégiée la mise en scène et en mots des déchirements familiaux dans les journaux télévisés, les romans ou bien encore au cinéma. Une deuxième entrée rétrécit la focale et examine les violences conjugales en croisant les sources et les points de vue. Un troisième volet se veut plus réflexif, allant des conflits familiaux autour des vocations religieuses féminines jusqu'à la question des droits de l'enfant au Togo.

Liens saccagés : comment dire les violences familiales ?

La famille est présentée tantôt comme le dernier refuge des hommes et des femmes, dans un monde turbulent et imprévisible, tantôt comme une « ?institution? » passéiste et délétère. Le célèbre cri d'André Gide dans Les Nourritures terrestres en 1927 : « ?Familles je vous hais? », dénonce le repli sur soi, les bonheurs égoïstes, les « ?foyers clos? » et les « ?portes refermées? ». La famille est également le creuset où s'exercent toutes sortes de vexations et de brutalités pouvant conduire à la mort d'un de ses membres.

Cet ouvrage a pour visée de s'attacher à la face sombre de la cellule familiale. Il s'arrête sur les transgressions, traite de la place, du rôle et des interactions entre victimes et auteurs, et enfin s'interroge sur la place des enfants et les violences qu'ils subissent. Pour mener à bien cette enquête, des disciplines variées sont ici convoquées. Les approches retenues, allant de la clinique à la démographie, de l'histoire au droit, de la caricature aux représentations théâtrales, permettent ainsi de saisir le phénomène complexe des violences en famille.

Les violences en famille - Histoire et actualités

Tous les ans, en France, 217 000 femmes ou davantage subissent des violences. Comme ailleurs dans le monde, le nombre de victimes de viols, d'agressions sexuelles, de harcèlement reste minoré. Aucun chiffre exact, si ce n'est celui des déclarations faites à la police, n'est connu. Les femmes agressées, de tous âges, sont issues de tous les milieux : ouvriers, paysans, employés, avocats, médecins. Aucun lieu, la chambre, l'appartement, la maison, le métro, la rue, le bureau, l'école n'est épargné. Les agresseurs peuvent être des proches ou de parfaits inconnus. Cette présente brochure tend à comprendre ce phénomène des violences faites aux femmes parce qu'elles sont femmes, à travers des approches historiques, sociologiques, psychologiques et juridiques.

Une femme sur trois - Les violences faites aux femmes, d'hier à aujourd'hui

Dans l'immense majorité des sociétés, passées comme présentes, les femmes font l'objet de maltraitances avérées, de traitements iniques, et sont élevées dans une culture de l'infériorité. Les violences exercées contre elles, du mariage forcé aux coups répétés, sont des violences de genre qui induisent une sorte de banalité, voire d'impunité, conduisant au crime de sang. Le féminicide est un crime de haine contre les femmes en raison de leur sexe, pour ce qu'elles sont ou ce qu'elles représentent. Du continent asiatique auquel les filles « ?manquent? » à l'Amérique du Nord, en passant par les pays européens qui tentent de légiférer ou des pays d'Amérique latine qui ont fait figurer la notion de féminicide dans leurs législations nationales, sans oublier l'Afrique et les organisations internationales, une prise de conscience s'est fait jour : le féminicide est un fléau universel et l'un des défis majeurs des sociétés du xxie siècle. On tue une femme est un ouvrage pour dénoncer l'insoutenable et un outil permettant de penser, de comprendre et d'agir contre les féminicides.

Thamy Ayouch est psychanalyste, professeur au département d'Études psychanalytiques de l'université Paris-Diderot.

On tue une femme - Le féminicide : histoire et actualités

Le " corps défaillant " est celui qui, en raison de l'âge, d'une maladie, d'un accident, d'une agression ou d'un conflit psychique, ne correspond plus aux normes. Devenant " insuffisant " par rapport aux modèles culturels, sociaux et esthétiques, dès lors, comment l'investir, l'exhiber, le vivre ? Privilégiant la pluridisciplinarité, l'ouvrage — qui réunit historiens, psychologues cliniciens, psychanalystes et sociologues — s'organise autour de quatre thèmes : le corps en panne, le corps malade et vieillissant, le corps monstrueux et le corps honteux. De l'Antiquité à nos jours, sont étudiés notamment : les maladies rares, l'impuissance sexuelle, la dépression, la vieillesse, le handicap, l'exhibition foraine, le dégoût du corps...

Les corps défaillants - Du corps malade, usé, déformé au corps honteux

Gros titres et manchettes ont donné aux violences sexuées et sexuelles contre les femmes une nouvelle actualité. Souvent présentés de manière tapageuse, les gestes et actions contre 1e corps féminin ne sont guère analysés, car c'est le registre de l'émotion et de l'indignation qui se trouve privilégié. Le présent ouvrage entend analyser les violences qui portent atteinte à l'intégrité physique et morale des femmes sans enfermer celles-ci dans le rôle de victime, tout en insistant sur les mesures protectrices d'une part, coercitives d'autre part. Pour mener à bien une telle étude, il convenait de multiplier les regards, sans se disperser, tant il est vrai qu'une telle question de société, actuelle et inscrite dans l'histoire, a besoin de nombreuses disciplines pour rendre compte de sa complexité. Leur examen permet de saisir à la fois le fonctionnement et les transformations des rapports sociaux de sexe, voire du genre. Les auteurs s'interrogent sur la quasi-universalité du phénomène, tout en étudiant son ampleur, ses variations, ses répercussions et ses contextes. Pour mener à bien une telle enquête, quatre approches sont privilégiées afin de prendre la mesure des violences sexuelles et sexuées, de suivre les formes de brutalisation, de s'interroger sur leur mise en scène et enfin d'examiner les dispositifs punitifs et les mesures prises pour "réparer".

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