Lapin fluorescent, transfusion sanguine inter-spécifique, grenouilles déformées, voici quelques exemples de la variété des oeuvres dites de bioart. Ce courant pose fondamentalement des problématiques éthiques. Faut-il interdire des oeuvres d'art dépassant les limites éthiques définies dans un pays donné ? Mais alors où est la liberté artistique s'il y a censure? Quelle est la place de la réflexion éthique dans le processus de création artistique ? Quel est le regard des artistes sur les développements biotechnologiques ? Comment se positionnent-ils ? Dans ce volume, vous retrouverez les réflex-ions de bioartistes, de philosophes, ainsi que de théoriciens de l'art croisant les regards autour du lien entre bioart et éthique. Ouvrage collectif produit par: les éditions CQFD, le Centre d'éthique contemporaine (université Paul-Valéry de Montpellier et Université de Montpellier) et l'Institut ACTE (université Paris-1 Panthéon-Sorbonne) Textes de Guillaume BAGNOLINI, Manuela DE BARROS, Marianne CLOUTIER, Marc JIMENEZ, Eduardo KAC, François-Joseph LA-POINTE, Marion LAVAL-JEANTET, Dominique LESTEL, Elena Giulia ROSSI, Paolo STELLINO Inclus : Manifeste du Bioart, rédigé et signé par des artistes pionniers du mouvement.

Bioart et éthique

Que reste-t-il aujourd'hui de nos tabous ? Comment se manifeste ce qu'il est convenu d'appeler le sacr ? Le prsent ouvrage s'intresse aux relations entre la notion diffuse de sacr et l'actualit rcente des pratiques artistiques. Par son exprience de chercheur, d'artiste, de critique ou de commissaire, chaque auteur propose une lecture pour comprendre comment le sacr innerve les pratiques actuelles les plus significatives. Ouvrant sur une typologie des artistes ayant maille partir avec la mort et le sacr, ce livre prend la question du politique bras-le-corps sans renoncer travailler par exemple les notions de prsence et d' objet actif . Les uvres d'artistes comme Christian Boltanski, Eduardo Kac, Wim Delvoye, Jean-Jacques Rullier, Anish Kapoor ou Pierrette Bloch y font l'objet d'tudes dtailles.

Du sacré dans l'art actuel ?

" Voilà la réalité, nous dit Tatayo, le Bwiti permet de toucher la Lumière, et la Lumière est un trésor qui n'est pas transmissible en lui-même, car l'expérience de chacun dans le Bwiti est unique. Donc forcément, c'est un secret. Tout ce qu'on réalise en mangeant le Bois est sacré, la Lumière
qui entre en soi est intraduisible par les mots ; on pourrait peut-être la traduire par un chant, une danse, un poème ou même un clin d'œil... une œuvre artistique. Œuvre qui en Afrique n'a pas ce statut, mais est créée, tout simplement. " Ce livre est un document rare, fruit des entretiens de l'auteur,
initiée trois ans auparavant à des savoirs traditionnels africains essentiels, et de Tatayo, homme d'expérience qui a construit sa vie dans leur respect. Il permet pour la première fois de percevoir l'expérience vécue à laquelle se livrent les initiés au
culte gabonais du Bwiti, souvent assimilé à un chamanisme, à travers l'absorption de l'iboga. " Du Bwiti, on peut dire qu'il s'agit surtout d'un ensemble de sociétés secrètes religieuses, qui se sont formées autour d'une trame commune héritée du monde pygmée, dans laquelle l'iboga, plante sacrée et révélatrice, joue un rôle central en donnant accès aux visions censées élargir les capacités de la conscience. Dans le culte de Bwiti, l'iboga est conçu
comme enthéogène (en-théo-gène), ce qu'on peut traduire par qui engendre Dieu ou l'Esprit à l'intérieur de soi. "

Ses oeuvres

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