Julius Bissier. Oeuvres 1913-1965

L'espace est objet de fascination, les hommes n'ont cessé de chercher à le deviner, l'explorer, tenter de le représenter face à un infini de plus en plus insondable et dont l'approche s'appuie maintenant sur des projections dans le domaine virtuel. Quelques uns des témoignages de cette fascination, scientifiques, artistiques ou populaires dévoilent dans L'attraction de l'espace les liens formels ou spirituels établis au XXe siècle - la vision " en puzzle " de l'espace du XVIe au XVIIIe siècle ayant cédé la place à une vision planétaire. Mais le 20 juillet 1969, les lignes des frontières se sont à nouveau déplacées avec la conquête de nouveaux espaces, hors de l'orbite terrestre. Au fond de l'inconnu ! interroge ce pouvoir d'attraction si particulier, et sa propension à réunir l'ensemble des habitants de notre planète.

L'attraction de l'espace - Au fond de l'inconnu pour trouver du nouveau !

Charlotte Perriand - L'aventure japonaise

Marine ]oatton est née en 1972. Diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris (1992), elle rejoint en 1997 l'école nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris (ENSBA). Elle passe son diplôme en 2001 en présentant un ensemble de dessins au crayon et au feutre où des créatures mi-homme mi-animal émergent d'un magma non figuratif.

Depuis, l'artiste parisienne a exploré différents médiums (huile, pastel, gouache ... ) dans diverses séries, mais trois traits caractéristiques s'imposent dans toutes les formes que prend sa création : la spontanéité infantile du tracé, un imaginaire libéré de toute entrave, un univers foisonnant de figures énigmatiques, hybrides et incomplètes, inquiètes et agitées, au carrefour des règnes, vagues Bêtes (pour citer les titres de ses deux premières expositions personnelles) que l'on dirait issues directement de l'inconscient.

L'exposition au Musée d'art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole s'intitule Un air de famille et regroupe près de 80 oeuvres : des gouaches au format raisin livrant de petites historiettes déréglées, des fables non narratives sans logique ni morale, de grandes huiles exhibant d'expressionistes Grosses têtes explosées en éclats de couleurs, enfin de petits portraits au pastel plus assagis.

Marine Joatton ; un air de famille

À la veille de son 90 e anniversaire, Jacques Villeglé investit la salle centrale du Musée d'art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole pour une exposition exceptionnelle intitulée Mémoires. Les liens de Villeglé avec la littérature, mais aussi avec l'histoire, ne sont plus à démontrer chez ce « cueilleur » pétri d'humanité. Mémoires fait bien évidemment référence, entre autres, aux célèbres affiches déchirées, décrites comme « mémoire lacérée ». Au-delà de ce « lacéré anonyme » dont Villeglé s'est souvent présenté comme le metteur en scène, l'exposition déploie les multiples facettes de la pratique de détournement dont il est friand. Sous son pinceau, un alphabet socio-politique, composé de lettres métamorphosées par l'ajout de symboles qui nous viennent des passés les plus lointains, des civilisations les plus diverses, accompagne l'évocation de figures emblématiques auxquelles il est attaché, comme Victor Segalen. Avec L'or du temps, superbement calligraphié, il souligne l'emprunt de Breton à Rimbaud.
Dans l'exposition, les textes illustrent la fascination pour la typographie que Villeglé partage avec les artistes des avant-gardes des années 30. Comme eux, il sait que « la simplicité des caractères alphabétiques » permet « de construire une oeuvre plastique ».

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