Assistons-nous à une droitisation de la classe ouvrière en 
Europe ? Sinon provocante, la question posée est assurément 
inconfortable pour la gauche tant elle remet en cause des 
corrélations naturalisées entre cette dernière et le monde 
ouvrier. Depuis 2005 et l'arrivée d'Angela Merkel en 
Allemagne, les droites européennes ne cessent d'engranger les 
victoires électorales. Les échecs répétés des partis de gauche 
ont ainsi conduit de nombreux commentateurs à expliquer la 
droitisation de l'Europe par l'hégémonie culturelle de la droite 
qui aurait gagné la bataille des idées et par un glissement à 
droite voire à l'extrême droite d'une partie de l'électorat 
ouvrier. Dans une perspective résolument comparative, cet 
ouvrage privilégie cette deuxième entrée et interroge les 
raisons, les enjeux et les effets de cette dynamique de 
désalignement. Où en est aujourd'hui le vote de classe chez les 
populations ouvrières ? Comment entendre la notion même de 
droitisation ? En répondant à ces questions, cet ouvrage offre 
des outils pour mieux comprendre le formidable enjeu 
politique qui se noue dans les démocraties européennes autour 
des classes populaires.

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