Depuis la fin du XVIIIe siècle, dans les sociétés modernes soucieuses de fournir une éducation et un modèle à leurs artistes, et la création de nouvelles structures telles que l'Ecole des Beaux-Arts de Paris, la question de l'enseignement de l'art et de ses modalités a sans cesse été débattue. Des expériences diverses de pédagogie, de l'atelier du maître à la rédaction de manuels, des cours d'après modèle à l'affirmation de la libre inspiration de l'artiste, ont été menées selon les aspirations du moment. Les communications réunies dans cet ouvrage nous plongent, à partir de situations historiques précises, dans ces diverses réalités et ouvrent une réflexion sur la liberté de l'artiste et de son acte créateur ainsi que sur la notion même de l'art et de sa définition. La lecture de ces textes nous permet de mieux comprendre les enjeux actuels de la question de l'enseignement de l'art.

Peut-on enseigner l'art ?

Le chef-d'oeuvre était anciennement la preuve de l'excellence que devait présenter l'artisan pour être promu à la maîtrise dans sa corporation. Le terme a pris une nouvelle signification depuis la fin du XVIII? siècle, période marquée par la formation d'un nombre croissant de musées, dont celle du musée du Louvre en 1793. L'élection de certaines oeuvres jugées, selon des critères propres à chaque société, au-dessus des autres reflète l'évolution du goût. Mais la permanence dans l'estime et la fascination qu'exercent certains chefs-d'oeuvre peuvent donner à penser que ceux-ci se situent au-delà des fluctuations du goût, à un niveau complexe de rapports entre le spectateur et l'oeuvre, de façon, semble-t-il, objective. Qu'en est-il de cette «objectivité» ? Cette interrogation se faisant au niveau international, plusieurs historiens de l'art, dont les directeurs de deux importants musées, s'interrogent sur ce sujet et nous font part de leurs réflexions. Cet ouvrage est issu d'un cycle de conférences organisées par le Service culturel du musée du Louvre en 1998.

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