En mars 2009, à Namur en Belgique, se tenait un colloque autour du thème L'audace. Quelle audace ? L'audace ! Organisé dans le cadre de la Journée mondiale du Théâtre pour l'Enfance et la Jeunesse, ce temps de réflexion, regroupant des "théoriciens" et des "praticiens", a largement dépassé les limites du seul domaine théâtral pour interroger le mot "audace" sous de multiples angles. Le présent ouvrage regroupe quatre points de vue sollicités par les organisateurs, quatre regards qui ont alimenté les débats. En les publiant, l'éditeur et ses partenaires souhaitent permettre à chacun de prolonger la réflexion, tant chez le lecteur qu'au cours d'autres rencontres que cette thématique pourra susciter.

L'audace

Composé de quinze études inédites, le présent volume entend questionner la notion de détail dans une perspective résolument interdisciplinaire. Il trouve à s'articuler autour de deux grands axes. Tantôt le détail s'impose essentiellement comme un objet lisible : telle est la question abordée dans la première partie de l'ouvrage, circonscrite au domaine de la littérature. Tantôt le détail s'impose avant tout comme un objet visible : telle est la question qui occupe la deuxième partie de l'ouvrage, balayant, en fonction d'un schéma ouvert, mais rigoureux, les territoires respectifs de la philosophie, de l'histoire de l'art, de la peinture, de la photographie et du cinéma. Extrêmement diversifiées dans leurs objets et leurs questionnements, ces différentes études se rejoignent sur un point crucial : elles invitent à considérer le détail, non comme un objet, mais comme un processus, mettant à contribution, à des degrés divers, la collaboration du lecteur et/ou du spectateur de l'oeuvre.

La mécanique du détail - Approches transversales

Si la figure vue de dos constitue un motif récurrent dans l'histoire de l'art occidental, elle n'a que rarement fait l'objet d'un traitement spécifique.
Le sujet apparaît pourtant particulièrement actuel au regard du fonctionnement médiatique de notre société contemporaine. En effet, l'anonymat qu'implique la posture de dos, n'est-il pas une manière de déjouer le phénomène massif de dévoilement de soi qu'ont engendré l'usage intensif des médias sociaux et, plus particulièrement, la production quotidienne de milliers de 'selfies'? Plus encore, cet anonymat ne peut-il pas également apparaître comme un acte délibéré de résistance aux innombrables dispositifs de surveillance (par la reconnaissance faciale notamment) qui se sont répandus ces dernières années dans nos cités au point de devenir une menace pour les libertés individuelles ? A l'exemple des artistes contemporains qui questionnent la dimension subversive d'une telle posture, le présent ouvrage entame une réflexion sur les intentions que soulève cette position critique vis-à-vis du fonctionnement des images de soi ou de la place des individus dans l'espace public.

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