Tour à tour truculents et pleins de malice, mystérieux ou nostalgiques, les récits de Michel Aulas nous emmènent dans un univers qui oscille entre cave et sacristie, sous bois mystérieux et kermesses estivales, brèves de comptoir et enivrantes histoires d'amour. Ces fables sont peuplées d'une foule de personnages hauts en couleur - caractéristiques de tous les pays de vigne - et qui ont marqué la mémoire des générations actuelles. Adaptateur de ces badinages rabelaisiens, Yves Pignard nous propose d'en déguster la substantifique moelle, tandis que Dominique Simon, sur les traces du comédien, s'approprie avec bonheur, à la pointe de son stylo Bic, "le petit monde du Joannès, de la Jeanne ou du Piarre".

Empreintes - De la la terre beaujolaise à une autre...

Qui pouvait raconter la vie de Maurice Montet "L'inconnu de Thizy" mieux que son compagnon de route Michel Aulas ? Il aura fallu la volonté de Xavier Lejeune pour que l'ouvrage de référence du peintre puisse voir le jour à nouveau, augmenté d'un chapitre inédit et indispensable, brossant les derniers jours du "Maître de Thizy". Si l'on en croit l'auteur, Montet a enfin quitté son purgatoire pour rejoindre dans la notoriété, ses pères (ses pairs) ceux qui l'ont précédé, connu et apprécié, Utrillo et Jean Puy, le "Fauve" qui revenait à Roanne faire sa peinture sans faire carrière. Les destins sont liés, Montet - qui a été copié par de nombreux jeunes - n'a pas non plus choisi Paris pour triompher, mais son pays natal, celui où il se sentait bien et dont parle avec une certaine poésie, chacun de ses tableaux !

L'inconnu de Thizy

Michel Aulas est tombé très tôt dans un encrier : il n'en est toujours pas sorti puisque écrire est inscrit dans ses gènes. Auteur de " L'Anthologie du Beaujolais ", mémoire vivante de son pays, de " Le Beaujolais à voir et à boire ", un Beaujolais plus coup de cœur que coup de rouge, il aiguise votre imagination dans ces nouveaux contes. Excellent dans un genre qui se place entre l'histoire, le roman et le journalisme, il fait revivre si bien les personnages de sa petite patrie Beaujolaise, que l'on croit les avoir côtoyés toute sa vie.
Avec une fantaisie débridée et une verve prodigieuse, il dresse le tableau des mœurs contemporaines où la morale traditionnelle et l'institution sociale sont quelque peu bousculées, notamment " par dix enfants nés du même lit, sauf le premier, né dans les vignes ".
Ce badinage, à la manière de Rabelais, se retrouve dans " Lanternons ", la surdité de l'abbé Lucien ayant entraîné un grand désordre dans la paroisse ! Gabriel Chevallier ne renierait pas ce texte d'un virtuose de la traduction des habitudes donnant une image exacte de l'époque.
Découvrez dans ces contes Beaujolais, de Michel Aulas, une large peinture de la société Beaujolaise, rythmée par des prénoms gouleyants : le " Dzeuzé ", la " Justine ", la " Yaudine ", un vocabulaire d'une richesse remarquable : termes techniques (oullières, chaintre), vieux mots empruntés à nos anciens : cadole, cafi, etc., mots familiers et pittoresques : pitrogner, bredin, qui font de l'auteur un des éminents membres du Comité Directeur de la Confrérie des Compagnons du Beaujolais, que j'ai le privilège de présider.
Gérard Canard Président de la Confrérie des Compagnons du Beaujolais

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