L'Informaticien

Qu'est-ce que la pensée architecturale ? A quelles opérations particulières fait-elle appel ? Comment les architectes résolvent-ils les problèmes qui leurs sont posés ? On constate que les principaux efforts de rationalisation de la conception architecturale depuis trente ans reposent sur l'assimilation des problèmes d'architecture à des problèmes d'ingénierie. Or le parallèle entre les arts, l'architecture et les sciences fait apparaître des différences profondes en dépit des similitudes. Cela invite donc à une double démarche : d'abord d'exploration des éclairages qu'apporte l'épistémologie contemporaine lorsqu'on en fait l'outil d'analyse de la "pensée architecturale", ensuite d'exploration de quelques aspects spécifiques de la conduite d'un projet d'architecture. L'épistémologie suggère l'importance d'un réexamen critique des méthodes de programmation architecturale. Puis l'analyse des deux essais de théorie dans la conception de l'espace, proposés par Christopher Alexander permet d'introduire les idées peu connues en France des théoriciens californiens de la "deuxième génération" d'analystes de la démarche de conception architecturale d'inspiration Popperienne. Une réflexion sur la créativité introduit l'étude de démarches spécifiques à l'architecture, telles que la pratique du dessin, la circulation de l'information dans une agence, la transformation du marché de l'architecture au cours d'une crise économique. L'ensemble de ces analyses conduit à la proposition d'un schéma théorique qui reconnaît une spécificité à la pensée en architecture et invite à ne plus imaginer sa rationalisation en suivant des modèles empruntés au monde de la technique.

Concevoir un projet d'architecture

Alors que la question du plein emploi semble le préalable à toute  interrogation sur le sens de la vie en société cette évocation de vingt  ans de recherches sur la manière dont les sociétés investissent de  significations et d'émotions les lieux qu'elles créent peut sembler  anachronique. Fallait-il réveiller les vieux fantasmes de la  participation des habitants à la conception architecturale ? Cet essai  en a pris le risque, montrant les recherches d'alternatives à la  planification, l'espoir de rendre les sciences sociales utiles à  l'aménagement de l'espace et à l'amélioration de la vie en société, les  limites et les échecs aussi. 
Michel Conan a été sociologue au CSTB, professeur d'histoire des jardins puis directeur du DEA Paysages à Harvard.

L'invention des lieux

CONCEVOIR UN PROJET D'ARCHITECTURE

Alors que la question du plein-emploi semble le préalable à toute interrogation sur le sens de la vie en société cette évocation de vingt ans de recherches sur la manière dont les sociétés investissent de significations et d'émotions les lieux qu'elles créent, peut sembler anachronique. Fallait-il réveiller les vieux fantasmes de la participation des habitants à la conception architecturale ? Cet essai en a pris le risque, montrant les recherches d'alternatives à la planification, l'espoir de rendre les sciences sociales utiles à l'aménagement de l'espace et à l'amélioration de la vie en société, les limites et les échecs aussi. L'attention croissante pour le développement des idées morales et les interrogations paradoxales sur la rationalité marque son déroulement.

Livres