Discontinuité, latence, rétablissement d'une continuité organisent la vie psychique. Réparatrice est dite la nuit... Les auteurs ont voulu montrer la complexité sous-jacente à cette qualité dès lors que Freud met au jour dans l'étude du rêve, au-delà d'une certaine réalisation de désir inconscient lié à l'histoire individuelle d'un sujet donné, l'existence de « veinures » qui résultent de la préhistoire de tous les humains et qui, imprimant la matière où s'inscrit le rêve, obligent celui-ci à organiser l'hallucination du désir en fonction de leur immuabilité. Les pensées latentes où s'origine de jour la vie onirique surgissent sur fond de manque à percevoir où se réédite quotidiennement le message verbal de castration. C'est pourquoi les pensées latentes et l'hallucination du désir auraient plus tendance à se conserver qu'à se décharger. La poussée vers la décharge apte à rendre la nuit aussi réparatrice que possible ne pourrait aboutir si la mère du tout premier âge, mère sexuelle et incestueuse, invisible car recouverte de son habit de censure, ne resurgissait rythmiquement ; certes elle pérennise l'inceste, mais aussi, le temps d'un sommeil, elle replonge l'individu dans la nuit des temps.

La nuit, le jour

Le désir de l'interprète

Dans les récits mythiques, Eros est le dieu de l'Amour et de la puissance créatrice. Dans la théorie psychanalytique freudienne, il est la pulsion de vie, celle-là même qui s'oppose à Thanatos, la pulsion de mort. Au-delà de l'acte sexuel utile à la reproduction de l'espèce, qu'en est-il du désir et de la sexualité ? C'est cette question que Denise Braunschweig et Michel Fain - deux grandes figures de la psychanalyse - mettent au travail ici.
Ils considèrent que le couple Eros/Thanatos ne rend pas compte de l'antagonisme entre érotisme et narcissisme, qui est au coeur d'une contradiction interne au désir. Ils envisagent ces questions sous l'angle d'une autre opposition entre Eros et son frère jumeau Anteros. Denise Braunschweig et Michel Fain cherchent à comprendre la sexualité dans la complémentarité de la différence des sexes. Ils considèrent qu'il existe une différenciation sexuelle précoce chez les bébés garçons et filles, et que l'identité sexuelle s'établit très tôt.
Ils remettent en question l'idée d'un tronc commun du développement psychosexuel dans les deux sexes. Idée qui conduit à envisager une différence masculin/féminin autour de l'alternative "phallique" ou "châtré" ; c'est-à-dire à considérer - comme Freud l'a fait - que la petite fille est comme un petit homme jusqu'au complexe de castration. C'est au nom de la cohérence de la théorie freudienne que Fain et Braunschweig remettent en question ces conceptions freudiennes de la sexualité féminine.
Freud savait en effet qu'elles étaient limitées et inachevées. Avec cet ouvrage incontournable (paru en 1971), les auteurs renouvellent la réflexion psychanalytique sur la sexualité. Un classique épuisé depuis plusieurs années, et une référence dont la réédition s'impose.

Eros et antéros

Les Actes des Journées psychanalytiques de l'Institut Claparède témoignent du fonctionnement et de l'évolution en commun d'un groupe de psychanalystes. De leur unité d'abord : elle exprime la convergence des recherches vers des avancées métapsychologiques fécondes. De leur diversité : elle souligne le respect et la liberté de chacun dans les voies personnelles choisies pour un abord renouvelé de la psychopathologie de l'enfant et de la famille. La référence à la cure psychanalytique classique permet une théorisation à bases communes que l'on retrouvera au travers d'écrits aussi apparemment différents que celui de P. LUQUET sur le thème : "de la représentation à l'élaboration des fantasmes", ou celui de G. HAAG sur les "avancées et apports métapsychologiques dans les thérapies précoces", ou de "la notion de contrevérité psychique" par James GAMMILL. De même, les pratiques psychanalytiques familiales et groupales contribuent à l'exploration de nouveaux champs du fonctionnement psychique.

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