Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

Le voyageur de l'aurore

Le vrai visage de Sissi

Ce livre est un témoignage de première main.
C'est chez le poète Michel Manoll, alors libraire-bouquiniste à Nantes, que le lycéen René Guy Cadou va s'initier à la poésie contemporaine avant de passer, sous le regard de celui qui est devenu un ami, de la lecture à l'écriture. Manoll est donc l'ami, en même temps que le grand frère. Et il consacre à celui qui est devenu un poète reconnu un livre fraternel où il restitue la présence de Cadou avec chaleur et émotion.
Mais cette monographie constitue également une introduction à la lecture d'un poète qui, dans sa courte vie (il est mort en 1951 à trente et un ans), a bâti une oeuvre ancrée dans la réalité quotidienne la plus simple et dont la renommée ne cesse de croître aujourd'hui.

René Guy Cadou

Dans ce recueil, composé de poèmes qui s'insèrent dans 20 années d'existence, on retrouve les thèmes chers à Michel Manoll et les espaces maritimes qui furent les sources de ses chants. "Particulièrement sensible à la fugacité du temps et du monde" écrivait Jean Rousselot - la démarche poétique de Michel Manoll s'exprime par sa propre voix : "La poésie est une mesure entre la faiblesse et la force. Il faut s'être éprouvé d'abord à tous les feux qui délimitent les étapes humaines et, cerné par les brasiers, maintenir son élan, afin de les franchir à nouveau".

Si transparente était la source

Une suite de poèmes distribués selon l'apparence alphabétique pour un tour d'horizon et pour qu'ils se répondent, se complètent, s'éclairent dans la diversité d'un seul chant. Variété des rythmes, modulations de la voix pour qu'elle libère sa propre musique, pour passer de la désinvolture ingénue, ou de la tendre ironie, à la célébration du langage, de la vie, de l'amitié, de l'amour, de l'exigence poétique.

Abécédaire indocile

"Je vous suis depuis que vous êtes apparu, et je vous ai connu avant même que vous ayez la moindre idée de ce que vous étiez capable de faire. Et je vois toute la distance parcourue, l'étoffe que vous avez prise, la forme qu'a prise votre personnalité, l'étiage de votre valeur. Vous le devez à la géhenne. C'est là que vous recevez votre trempe, et c'est cela qui donne à votre voix ce timbre, cet accent qu'elle n'aurait jamais eus si vous aviez trouvé, devant vous, le chemin ouvert et facile ; c'est cela aussi qui fait de vous le meilleur, le plus fort, le plus profond des poètes de votre bord. Vous le savez, rien ne vaut d'être écrit d'une main non jaillie d'une source de sang."

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