Cet ouvrage relate quelque 150 évasions et avis de recherche de juifs, de Résistants, de militants politiques ; des jeunes gens pour la plupart. À quelques secondes près leur vie a basculé. À quelques secondes près, quelqu'un est caché par des voisins, s'échappe par les toits, saute d'un train, fuit dans la nuit... sauve sa vie. Michel Slitinsky, parce qu'il a lui-même vécu ce qu'il raconte de la vie de ses contemporains, rend hommage à ces évadés de l'ombre que la police vichyste ou la Gestapo ont "ratés". Le livre comprend des fac-similés commentés : copies de documents d'époque, lettres officielles, coupures de presse, etc. L'auteur, comme pour l'affaire Papon, a effectué un véritable travail d'investigation qui restitue l'atmosphère politique et sociale de l'Occupation.

La Nuit des évasions - 150 Juifs, résistants, et politiques fichés et pris en chasse par la police de Vichy

Une nuit d'octobre 1942, à Bordeaux, le jeune Michel Slitinsky échappe à une rafle organisée par la préfecture en se cachant sur le toit de son immeuble. Son père, son frère aîné et sa tante disparaissent dans le camp de la mort nazi d'Auschwitz.
Dès 1946, il entreprend avec sa sœur des poursuites contre les policiers qui ont arrêté les siens. Il ne cessera d'investir cette période.
L'orphelin, devenu adulte, n'a plus qu'une seule volonté, sauver la mémoire de sa famille en poursuivant Maurice Papon qu'il accuse d'être le responsable de son malheur et celui d'une communauté.
Depuis 1946, Michel Slitinsky interroge les archives de la Seconde Guerre mondiale, pour essayer de comprendre ce qui a pu se passer, pour savoir: tous ces décrets, ces communiqués qui décidaient du destin de chacun, toutes ces lettres de particuliers adressées à l'administration, pour se plaindre, pour supplier, pour dénoncer !
C'est alors la découverte de la face cachée de la collaboration avec l'occupant qui met en lumière les servilités liées à la peur comme à l'intérêt, les lâchetés au quotidien, les profits faciles comme de se procurer à bon compte des biens volés aux Juifs mais aussi le refus de quelques-uns et la révolte de quelques autres.

Indiscrétions des archives de l'Occupation - Bordeaux

Le procès de Maurice Papon a été voulu par un homme qui y a consacré sa vie : Michel Slitinsky, qui a échappé de justesse à la rafle de 1942 dont son père et son frère ne sont jamais revenus. Lui, le « petit » grâce à qui, finalement, le puissant préfet de police des années soixante, l'ancien ministre de la Ve République, se retrouve enfin devant des juges. Ce livre, unique, est celui d'une double mémoire. Celle de 42. De Bordeaux, de la rafle, de la survie, des responsabilités de l'époque, de Vichy, de cette République qui servait les nazis. Mais il est aussi celui de l'incroyable lutte menée pendant un demi-siècle pour qu'enfin Maurice Papon soit inculpé de crimes contre l'humanité. Et aujourd'hui jugé. Michel Slitinsky nous raconte tout cela, non par esprit de vengeance, mais par volonté de justice, et pour que nous retrouvions la mémoire des responsabilités de la haute administration de l'époque. Un livre indispensable qui fera référence.

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