Jamais l'opinion publique n'a été tant sollicitée, aussi présente et tellement méconnue.
 Les méthodes scientifiques, élaborées pour l'approcher, ont été efficaces tant que le monde est resté à peu près compréhensible et circonscrit les sondages repèrent la vitesse du vent au sommet de la tour eiffel, mais il faudrait identifier les fissures naissantes du pilier nord !. c'est sur la blogosphère, cet espace contemporain d'expression, que l'on trouve assez de cohérence et de stabilité pour découvrir les symboles pertinents d'un monde qui aimerait bien se reconnaître

Blogs bravo ; l'opinion existe

Qui sont nos chefs d'entreprise ? Comment expriment-ils leurs missions et leurs stratégies ? Existe-t-il un discours patronal spécifique ? Répond-il aux attentes des salariés, de la population, des marchés ? Y trouve-t-on une explication à la perte de crédibilité des dirigeants ? L'analyse du discours de quinze dirigeants de grandes entreprises françaises apporte des éléments de réponse. Jamais le discours patronal n'a suscité des travaux de ce type. Pourtant l'entreprise est au cœur du fonctionnement de nos sociétés. Et cet ouvrage paraît au moment où l'image des dirigeants français s'étiole, tandis que leur légitimité est contestée. Cette analyse montre que les dirigeants ont leur code linguistique propre, qui traduit une réticence à la prise de responsabilité. Le recours massif au " nous ", aux constructions passives sans argumentation rapproche le discours patronal de la propagande publicitaire, qui vise à convaincre sans expliquer, qui affirme sans s'engager. L'univers lexical est inféodé aux considérations financières ; vision et stratégie n'y ont guère de place, ni l'homme, quasi totalement occulté. Les dirigeants communiquent au rythme de leurs résultats financiers et s'adressent aux analystes financiers ; pourtant ils sont également lus par leurs salariés, leurs syndicats, leurs clients... Les patrons cessent d'être des " porteurs de sens ", des visionnaires, des stratèges pour devenir des hommes en fonction dont le rôle consiste surtout à augmenter l'Ebitda et doter leurs cadres de stock options. De là à y voir un facteur explicatif du divorce entre la France et son élite, il y a un pas que cet ouvrage s'applique, sinon à franchir, du moins à expliciter.

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