Le temps carcéral a toujours été une problématique importante dans le parcours des détenus. Pendant de nombreux siècles, il est resté synonyme d'épreuve, au regard de la rigueur des conditions de détention. Avec la Révolution, le temps de référence devient lié à l'avenir de l'individu qu'il faut, avant toute chose, punir et réinsérer dans la société. Au siècle suivant, la criminalité ne cesse d'augmenter, ce qui induit un questionnement général sur la politique pénitentiaire et le sens de la peine. Aujourd'hui, avec la suppression de la peine de mort, la prison est même devenue la peine la plus élevée dans la hiérarchie des sanctions, les condamnations à une peine de détention se multiplient et les durées des incarcérations ne cessent de s'allonger. Comment supporter les journées d'incarcération, les jours de fêtes, les dimanches, surtout lorsque le temps ne coule plus au même rythme que pour ceux du dehors ? Comment vivre les journées, les saisons, les années lorsque l'on est mère ? Et quel quotidien pour les surveillants de prison et ceux qui accompagnent les personnes incarcérées dans leurs activités et leurs problèmes physiques ou psychiques ? Avec les nouvelles lois pénales, le temps d'un avenir est-il envisageable ? Plus largement, le temps peut-il venir à bout des risques d'insécurité, être un remède à la récidive et à la criminalité ? C'est sur ce temps historique de la prison et ce temps de la peine que les intervenants au colloque sur "La prison, du temps passé au temps dépassé", qui s'est déroulé à l'université de Lille 2 et à l'université catholique de Lille les 15 et 16 mai 2008, se sont penchés, en cherchant à savoir s'il existe un juste temps de la peine.

La prison, du temps passé au temps dépassé

Le nom de Jean-Pierre Royer restera intimement lié à l'histoire de la justice. Pionnier de la discipline, il en a accompagné le développement au plus près des acteurs du monde judiciaire d'hier et d'aujourd'hui rencontrés au cœur des archives, mais aussi à l'occasion des nombreuses manifestations auxquelles il a associé sa voix et sa plume. L'homme de science - " homme de loi " par son appartenance de jadis au barreau - comme le pédagogue a su transmettre sa passion pour l'histoire du droit et de la justice à nombre de ceux qui " font " la justice ou en parlent. Par affection et reconnaissance envers celui dont la réflexion les a guidés, ils veulent par ces Figures de justice saluer la carrière de l'universitaire côtoyé au gré des enseignements, des conférences, parfois de rencontres moins académiques. Pour cet homme d'une parole portée avec chaleur dans tous les auditoires, il convenait de choisir, pour abriter ses " mélanges ", un cadre familier. Quel meilleur environnement qu'une scène de théâtre, ce lieu où Jean-Pierre Royer aurait sans doute aimé écouter ceux qui ont composé pour lui ? Car tous, collègues et amis, ont accepté de choisir pour la circonstance un rôle dans le répertoire judiciaire. Certains ont préféré celui d'un acteur de la justice en faisant choix de personnalités de la magistrature, du barreau, du monde politique, ou encore de simples justiciables. D'autres ont observé des coulisses les décors de la justice qu'ils ont patiemment montés dans l'attente de la pièce à venir ou encore ont reconstitué le spectacle de la justice et leurs mises en scène nous entraînent dans les méandres des procès civils et criminels. Ensemble, ces éphémères hommes de théâtre, comme appartenant à la même troupe, ont voulu rendre à Jean-Pierre Royer une partie de ce qu'il a brillamment contribué à diffuser.

Figures de justice - Etudes en l'honneur de Jean-Pierre Royer

Les auteurs se penchent ici sur le temps historique de la prison et le temps de la peine, et cherchent à savoir s'il existe un juste temps de la peine. Le nombre de détenus ne cessant d'augmenter, des questions générales sur la politique pénitentiaire et le sens de la peine se posent : comment supporter les journées d'incarcération ? Quel quotidien pour les mères incarcérées, les surveillants de prison ? Le temps peut-il venir à bout de l'insécurité, la récidive et la criminalité ?

Une histoire de la justice étendue sur les trois derniers siècles, de la monarchie absolue à la Ve République, de Louis XV au président Hollande, avec une vision de toutes les grandes questions : des rapports fondamentaux entre la justice et le monde qu'elle régule, aux interrogations essentielles touchant à la fonction même et à l'acte de juger, à celles qui se rapportent à la condition humaine et juridique du personnel judiciaire, à la place et au rôle des auxiliaires de justice.

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