"C'est quoi les valeurs d'une société ? On voit bien aujourd'hui qu'on va vers une impasse et que pour faire changer les gens c'est très difficile. Nous, on a eu la chance de vivre dans un lieu comme ça, un peu marginal, mais où on était suffisamment nombreux pour ne même pas se poser la question et dire qu'on était marginaux. On se rend compte qu'on a développé plein de valeurs que d'autres essayent de réinventer ailleurs. (...) Pour moi, Ligoure était la base, mon socle, qui fait que je pouvais aller dans la société, dans des réunions publiques, dire des choses que les gens n'étaient pas forcément prêts à entendre, mais je ne pouvais jamais être pris à revers [par quelqu'un qui m'aurait dit] : "Mais attendez, qui est-ce qui vous finance ? - C'est personne, c'est moi-même. (...) Je vous dis tout simplement ça parce que je le pense, c'est tout, parce que j'ai des arguments... (...) Je ne devais rien à personne...je ne crachais pas dans la main qui me nourrissait, parce que je me nourrissait moi-même." Cette citation de Freddy le Saux est tirée de la campagne d'interviews menés entre 2018 et 2020 par le Comité d'histoire du château et du domaine de Ligoure auprès des personnes qui ont fait vivre le château de Ligoure depuis plus de quarante ans. Les témoignages rassemblés à l'occasion de cette campagne constituent le socle sur lequel repose l'écriture de ce livre, qui retrace une aventure humaine exceptionnelle en marge de la propriété et du pouvoir : "l'expérience de Ligoure". Une source d'inspiration pour la construction du monde d'aujourd'hui sans attendre le "monde d'après".

Ligoure : le château sans maître - Esquisse d'une terre pour le monde d'après

À la mort de leur père, quatre enfants s'organisent pour accompagner leur mère en fin de vie. Dispersés géographiquement, ils se relaient aux côtés de celle-ci qui présente de graves signes d'aphasie. L'écriture d'un journal, dans lequel chacun consigne les moments du quotidien et ses propres réflexions, leur permet de garder le lien et de constituer entre eux une communauté de pratique. Dix ans plus tard, la fratrie relit les huit cents pages du journal et s'interroge : qu'avons-nous appris de cet accompagnement de la vie quotidienne de notre mère ? Oeuvre d'émotion et de réflexion, ce retour sur un journal à quatre mains constitue un témoignage rare et une contribution précieuse sur la question de l'accompagnement des personnes en fin de vie et sur ses implications personnelles et interindividuelles.

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