La Republique Absolue. Aux Origines De L'Instabilite Constitutionnelle De La France Republicaine, 1870-1879

Normandie constitutionnelle - Un berceau des droits civiques ? De la "Charte aux Normands" (1315) au "traité constitutionnel" : du prétoire à l'urne

« Le caractère, c'est d'abord de négliger d'être outragé ou abandonné par les siens. Les gens croient que je ne sais pas ce que veut dire perdre la fraternité. Croient-ils que je n'ai pas assez connu le goût de poison du mépris ? Mais il faut accepter de tout perdre. Sinon quoi ? Le risque non plus ne se divise pas. » Tout au long du XXe siècle, de Gaulle a eu rendez-vous avec l'Histoire. Général rebelle en 1940, chef du gouvernement provisoire en 1944, stratège de la légitimité nationale en 1958, président, enfin, il a fait de la Ve République le régime constitutionnel que la France attendait depuis 1789.
Odile Rudelle retrace le destin exceptionnel d'un homme qui incarna la France durant de longues décennies.

De Gaulle, pour mémoire

La République d'un jour était celle du 4 septembre 1870 : révolutionnaire, de gauche, patriote, anti-bonapartiste et assez sûre de son bon droit pour s'ériger en Tradition républicaine dont le Parlement serait le gardien, d'abord bénéfique, ensuite étouffant. Au point de trouver sur son chemin la République de toujours, la République constitutionnelle des justes Lois de la République, appelée le 14 juillet 1943 par Charles de Gaulle. La République de toujours est celle de mai 1958 par laquelle le Général entend «doter l'Etat d'institutions qui lui rendent la stabilité et la continuité dont il est privé depuis cent soixante-neuf ans» (Mémoires d'Espoir). En effet, la Révolution de 1789 a proclamé des droits et libertés, mais a échoué à transcrire ces libertés dans une constitution stable. Retraçant cinquante années de recherches, ce livre est une véritable archéologie de la Constitution de 1958 qu'Odile Rudelle inscrit dans le temps long. Elle montre comment le jeune de Gaulle s'est forgé un système de références par la lecture du Correspondant, une revue du catholicisme libéral, opposée au Second Empire. Et elle inscrit les chrétiens libéraux, comme Malesherbes, Chateaubriand, Tocqueville ou encore Albert de Broglie, dans l'héritage de l'Edit de Nantes «très civique et patriote» qui amorce l'élaboration d'une «concitoyenneté française». Premiers pas d'un constitutionnalisme à la française, elle précède l'avènement de la République.

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