Tentes, caravanes, mobil homes, cabanes, cabanons, kiosques, chalets, cabines… les abris convertis ou créés à des fins ludiques sont une réalité bien ancrée dans nos vies. A un tel point que ces objets d’une architecture pensée comme temporaire, provisoire, voire précaire dépassent les frontières de la culture occidentale et traversent les âges. D’un point de vue anthropologique, l’abri de loisirs dévoile un habitus manuel inscrit au plus profond de nous. Il est bricolé, jardiné, techniquement agi et agissant. Sur le plan historique, ces objets divers rejouent le passage du nécessaire à l’accessoire, du sérieux au futile, dans une société des loisirs où la chasse, la pêche, la cueillette et plus largement toute une gamme d’exercices physiques sont devenus accessoires. Depuis la fin du 18e siècle, ils n’ont cessé de se multiplier dans un ensemble de dispositifs pensés pour contrôler les masses, mais aussi dans des contextes de ruse avec les logiques de l’habitat. Cet héritage déjà long rejoue aujourd’hui les manières de penser la société. Les abris s’adressent à différents âges de la vie, ils semblent avoir un sexe et se métamorphoser selon la condition sociale de son occupant. Dans cette rencontre entre formes d’habitats et loisirs se dessinent de multiples prises sur le monde, croisant destins individuels et collectifs, rejouant la fragile réversibilité de la nature et de la culture.

Anthropologie des abris de loisirs

Corps difformes, corps en souffrance, monstres merveilleux, créatures inquiétantes, défis à la pesanteur, confrontations aux éléments naturels déchaînés, expériences sexuelles violentes, jeux avec la mort... Les manières de figurer le corps extrême font florès et semblent incarner l'esprit du temps. Voilà pourtant des siècles que les limites corporelles sont explorées dans les confins des humeurs, des sensibilités, ou des morphologies. Chaque voyage introspectif dans le corps travaille en profondeur les alarmes sensorielles, marque l'épiderme de la vie commune, fonde des styles de vie. Les analyses du phénomène sont multiples : jeu aux limites, expression d'instincts morbides, survitalité, conjugaison du technique et de l'archaïque, quête de soi, intégration ou rejet de la part animale voire bestiale, retour du mal. Chaque fois, un constat. Les usages paroxystiques du corps, ses images hors normes, ses expériences singulières désacralisent nos convictions profondes, élargissent les marges du social, déstabilisent l'ordre établi. Les auteurs de cet ouvrage décrivent les figures contemporaines et passées de ce corps extrême dans la culture occidentale. En examinant les curiosités, les démesures, les traumatismes, les indignations et intolérances que suscite le corps confronté à l'extrême, c'est la société d'aujourd'hui qui se révèle. Exhibitions du corps sur internet, références pédagogiques à l'animalité, concours de beauté, maladie, piercing, sports libres, épreuves d'endurance, corps étranger, sado-masochisme, cyborgs, soldats d'élite, sumos et culturistes font partie de cette constellation du corps extrême qui tapisse notre quotidien.

Le corps extrême dans les sociétés occidentales

Corps difformes, corps en souffrance, défis à la pesanteur, confrontations aux éléments naturels déchaînés, expériences sexuelles violentes, jeux avec la mort... Les manières de figurer le corps extrême font florès et semblent incarner l'esprit du temps. C'est la société d'aujourd'hui qui se révèle dans ces figures contemporaines du corps : exhibition sur internet, concours de beauté, piercing, sports libres, épreuves d'endurance, soldats d'élite, sumos et culturistes... Les usages paroxystiques du corps, ses expériences singulières désacralisent nos convictions profondes, déstabilisent l'ordre établi.

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