Accompagner les recherches des étudiants et des historiens sur l'évolution de la protection sociale des travailleurs salariés entre 1914 et 1945, tel est l'objectif de guide. Le champ sociologique des investigations a été restreint aux travailleurs salariés et au recensement des fonds archivistiques relatifs aux allocations familiales et au traitement des risques sociaux les plus fréquemment encourus. Outre les Archives nationales, départementales ou municipales, sont également présentés des lieux d'archives, privés ou publics, moins connus des chercheurs mais qui méritent d'être fréquentés pour l'originalité de leurs fonds. Précisions, toutefois, que ce manuel ne constitue pas pour autant un guide des sources. Mais il a pour ambition d'éclairer l'opinion sur la construction de la citoyenneté sociale.

Guide du chercheur en histoire de la protection sociale - Volume 3 (1914-1945)

Finance, commerce, artisanat, transport, pêche, agriculture, habitation, consommation... Riche de sa diversité, le monde de la coopération est un acteur majeur de l'économie française. II plonge ses racines dans deux siècles d'histoire retracés dans cet ouvrage. Pour la première fois à cette échelle, un livre présente les étapes de la construction du mouvement coopératif, analyse ses composantes et recense la biographie de deux cent trentecinq de ses principaux militants. Réalisé par Patricia Toucas-Truyen, sous la direction de Michel Dreyfus, ce volume, véritable ouvrage de référence, révèle l'impact de l'action des coopérateurs sur la vie sociale et économique française. On y décrit leurs liens avec l'État, les syndicats, le patronat et l'économie sociale. Des fiches thématiques montrent les différentes catégories de coopératives ainsi que leurs réalisations les plus notoires. Une liste des sigles aide la compréhension de cette véritable galaxie d'entreprises. Fruit de plus de trois ans de recherches, ce vaste travail historique met en relief l'étonnante créativité d'hommes et de femmes épris de solidarité et de fraternité qui ont donné consistance à leur idéal en préférant le service de l'intérêt commun au profit personnel.

Les Coopérateurs : deux siècles de pratiques coopératives

Au XIXe siècle, la mutualité a posé les fondements de notre système de protection sociale. Compléments indispensables au dispositif de sécurité sociale mis en place en 1945, les mutuelles-santé assurent aujourd'hui plus d'un Français sur deux. Les documents réunis par Patricia Toucas-Truyen montrent la permanence des principes de solidarité, démocratie, absence de but lucratif, qui ont guidé la mutualité depuis ses origines, en dépit des adaptations aux circonstances. En ce début de XXIe siècle, les organismes mutualistes s'apprêtent à passer sous la réglementation européenne, dans un contexte de pression croissante du marché. Face à ces nouveaux défis, la mutualité saura-t-elle préserver une identité forgée de longue date autour de valeurs humanistes ?

L'Identite Mutualiste

L'Europe se trouve une nouvelle fois à la croisée des chemins. Élargie à 25 pays, encastrée dans une économie globalisée et unidimensionnelle, l'Europe, qui a réussi sa construction
technique et économique, connaît aujourd'hui tout à la fois une crise d'identité de son développement social et un déficit de légitimation de son modèle démocratique ; l'érosion des solidarités nationales, la
progression de l'abstention et du vote extrémiste sont autant d'indices qui attestent de ce moment critique. Quelles réponses peuvent apporter, à leur échelle, les mutuelles européennes à la revitalisation d'une Europe sociale qui puisse associer activement la participation de ses citoyens ? N'y a-t-il pas dans l'essence même du fonctionnement de la forme mutualiste d'organisation, une exigence de démocratie à défendre et à promouvoir comme paradigme européen ? L'action solidaire de la mutualité sera-t-elle reconnue par un statut européen qui identifie sa spécificité et sa liberté d'entreprendre autrement ? Telles sont les questions qui ont animé les deuxièmes Rencontres européennes de la MGEN. Organisées par la Mutuelle générale de
l'Éducation nationale et le Groupe d'histoire sociale (association européenne de chercheurs en histoire et en sciences sociales), ces rencontres marquent une volonté commune de faire vivre un lieu d'échanges et de débats entre les mondes de la recherche et de la mutualité. Leur objectif est d'apporter à la mutualité européenne des éléments de réflexion afin de lui assurer un rôle véritable dans l'édification d'une Europe sociale.

Engagements et valeurs mutualistes en Europe - Quels rôles dans la construction d'une Europe sociale ?

Si de nombreuses études sur le mouvement mutualiste ont contribué ces dernières années à mieux faire connaître l'histoire de ce précurseur de la Sécurité sociale, le rôle tenu par les entreprises commerciales d'assurances dans la genèse du système français reste moins connu. Or, l'appréhension de notre histoire sociale ne peut ignorer l'ascendant qu'y a exercé le pôle marchand. Dans cet ouvrage consacré à l'évolution de la prévoyance sociale en France depuis le Moyen Âge, Patricia Toucas-Truyen met ainsi en évidence la richesse et la complexité des processus historiques qui ont conduit à l'institutionnalisation des deux pratiques : la mutualité et l'assurance. Pratiques parfois « gémellaires », écrit l'auteur, mais « le plus souvent distinctes, les unes se caractérisant par leur éthique solidariste, pendant que les autres visaient une finalité lucrative en sélectionnant leurs adhérents ». Conflits, ruptures, connexités jalonnent les doubles parcours de la mutualité et des assurances. Il convenait de tenter d'en déchiffrer les enjeux et de montrer toute l'actualité du choix entre les deux pratiques. Car aujourd'hui, le désengagement continu de l'État dans les remboursements obligatoires, l'influence grandissante des logiques assurantielles, une harmonisation européenne exclusivement basée sur les règles du marché, portent atteinte au principe de solidarité qui, jusqu'à présent, garantissait la fragile cohésion d'un système mixte, alliant régimes légaux et complémentaires, organismes à but lucratif ou non. La question, en cette fin de XXe siècle, est donc encore bien celle des valeurs. Du choix qui sera opéré dépendra l'égalité des individus face à la maladie et à la mort.

Histoire de la mutualité et des assurances - L'actualité d'un choix

Première société de secours mutuels militaire, la Caisse nationale du gendarme (CNG) connaîtra un développement fulgurant grâce à la ténacité de son fondateur ; le capitaine François Jean Paoli. Elle soutiendra ses adhérents ainsi que leurs familles pendant des décennies et particulièrement au cours des deux conflits mondiaux. La CNG saura également s'adapter avec pertinence et humanité, aux évolutions du système de couverture sociale que mettra en place notre pays, pour devenir un acteur incontournable de la solidarité au sein de la Gendarmerie nationale. Dans cet ouvrage, Patricia Toucas-Truyen retrace l'histoire de cette institution à l'aune de l'évolution des mutuelles en France. L'auteure choisit tout d'abord de nous relater "l'épopée" du capitaine Paoli en un récit aux accents picaresques qui tient le lecteur en haleine à chaque page. Puis, par un rapide survol historique, elle nous ramène aux temps présents pour nous exposer les évolutions délicates qui affectent le monde des politiques sociales où le regroupement des sociétés mutuelles paraît inéluctable et parfois inquiétant. L'auteure nous plonge ainsi au coeur de cet univers mutualiste passionnant et complexe qui impacte profondément notre paysage quotidien. Son analyse du volet historique et social de la CNG illustre une réalité contemporaine où tous les acteurs ont le choix d'opposer ou de conjuguer la rentabilité au bénéfice de quelques-uns à la solidarité pour le bien-être de tous.

La Caisse nationale du gendarme (1888-2018) - Du héros fondateur à l’exercice quotidien de la solidarité

La période de l'entre-deux-guerres, plus que d'autres, est tout à la fois marquée par une combativité et une solidarité ouvrières intenses, dont le Front populaire constitue le point culminant, et une poussée nationaliste et xénophobe dont les travailleurs immigrés sont en grande partie la cible sur fond de crise économique. Dans ce livre, Maria Grazia Meriggi s'efforce de montrer comment cette double réalité trouve à s'articuler sur le lieu du travail, le terrain d'observation qu'elle a fait le choix –qui se révèle judicieux – de privilégier. S'appuyant sur un impressionnant travail de dépouillement d'archives (des archives syndicales aux archives de police), le résultat étonne par sa richesse. L'analyse des grèves en région parisienne (mais aussi dans le Nord) au cours des années 1920 et 1930, dans des secteurs parfois peu étudiés jusqu'alors, l'énergie déployée par certaines organisations syndicales en faveur d'une égalité de traitement entre ouvriers français et étrangers, l'action des sections "ethniques" de la MOI (Main-d'oeuvre immigrée), la propagande xénophobe et antisémite des "jaunes" et des ligues nationalistes sont autant de thèmes que l'auteure aborde ici avec une grande justesse. Surtout, cette analyse "par en bas" ne se fait jamais au détriment du contexte national et international qui est toujours parfaitement restitué dans ce livre auquel la montée des populismes donne hélas une actualité certaine. Peu de temps après la résurgence du concept d'économie sociale en France à la fin des années 1970, ses promoteurs – acteurs et chercheurs – constatent l'absence d'outils statistiques adaptés, rendant impossible toute mesure du poids réel de ce secteur économique. Convaincus que "tout ce qui ne se compte pas ne compte pas", ils fondent l'Association pour le développement des données sur l'économie sociale (ADDES) en 1983, avec pour mission première de peser en faveur de la création d'un compte satellite de l'économie sociale. L'organisation d'un colloque annuel contribue de manière décisive à la mise en réseau des principaux spécialistes de cette économie sociale devenue un objet d'études à part entière. Si, depuis cette date, l'ADDES a connu des évolutions – l'accentuation de son caractère interdisciplinaire (sociologues, gestionnaires et historiens se sont ajoutés aux économistes et statisticiens qui composaient ses premières instances), la création de deux prix de thèse et de mémoire en économie sociale, l'organisation de séminaires –, elle est restée fidèle à ses ambitions initiales et n'a jamais cessé d'être un lieu d'échanges au service de la reconnaissance de l'économie sociale, notamment au plan statistique. Dans cet ouvrage, Patricia Toucas-Truyen nous propose une histoire intellectuelle de ce laboratoire d'idées qu'est l'ADDES. En analysant les débats qui l'ont traversée, elle s'attache à retracer les problématiques et identifier les enjeux à l'oeuvre depuis trente-cinq ans dans ce champ aux frontières mouvantes renouvelé par l'économie solidaire et l'entrepreneuriat social.

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