Cet ouvrage rassemble environ deux-cents images : gravures, lithographies, photographies, frontispices de livrets et objets d'art réalisés pour célébrer Marie Taglioni et ses proches. Elles proviennent presque intégralement de la collection privée de Debra H. Sowell et Madison U. Sowell, l'une des plus importantes au monde sur cette dynastie de danseurs après celle du fameux collectionneur américain Edwin Binney, 3rd. Grâce à la reconstruction détaillée de l'arbre généalogique des Taglioni, qui va de Carlo, le grand-père de la célèbre ballerine, à Marie, à ses neveux et nièces, et à une frise chronologique qui situe la danse parmi les autres arts et par rapport aux principaux événements historiques, cet ouvrage revisite l'histoire de la famille Taglioni et décrit les styles chorégraphiques de ses membres, qui se sont distingués dans l'art de la danse, sur la base des livrets des ballets et des études conduites jusque-là. L'ouvrage porte une attention particulière à la figure de Marie. Avec sa légèreté vaporeuse, sa suspension aérienne et son immatérialité poétique, la danse de cette ballerine symbolisa notamment l'idéal du ballet européen des premières décennies du XIXe siècle. Dans le but de nuancer le mythe qui a entouré Marie et sa légendaire danse sur pointes, sont ici identifiées surtout les différentes facettes de son talent éclectique, parmi lesquelles celle de mime, qui fluent aussi très appréciées par ses contemporains. Par sa richesse iconographique, cet ouvrage permet de mieux connaître la culture européenne depuis la fin des années 1820 jusqu'à 1860 et en même temps de réfléchir sur l'influence des nouveaux moyens de reproductibilité technique de l'image sur la représentation des danseurs et des danseuses, sur les valeurs qu'ils incorporent, et plus en général sur le statut de la danse elle- même dans la société du XIXe siècle.

Marie Taglioni et sa famille - Icônes du ballet romantique

Que savait-on des archives internationales de la danse (AID) ? Certains connaissaient leur revue ; d'autres, le concours chorégraphique, qu'elles avaient organisé en 1932 et qui avait révélé La Table verte de Kurt Jooss, ou encore leur fondateur, Rofl de Maré, mécène des Ballets suédois. Mais aucun réel travail de recherche ne leur avait été consacré. Pourtant, de 1931 à 1952, les AID ne cessent de promouvoir la danse sous de multiples aspects - techniques, artistiques, historiques ou ethnographiques. Leurs activités témoignant d'une volonté constante : au-delà de la dimension spectaculaire de la danse, donner à l'art chorégraphique une autre matérialité. A travers une bibliothèque, des archives, des expositions, des conférences, elles cherchent à offrir à un large public les fondements d'une véritable culture chorégraphique et jouent un rôle essentiel dans la diffusion d'un modernisme en danse. Avec les AID, pour la première fois en France, un projet d'envergure était attaché à la mémoire et à l'histoire de la danse, posant l'éclectisme et la diversité comme valeurs conceptuelles. Ce livre rend compte de cette vaste ambition.

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