Les photographies de sculptures de terre de A. -A. Carron représentant de petits arbres sur socles sont accompagnées d'un texte de présentation par l'architecte P. Chemetov qui y énonce également ses considérations personnelles sur la sculpture et l'architecture.

Chefs d'arbres

Pourquoi un Président-pharaon a-t-il pu par sa seule volonté changer le visage de Paris, tandis qu'échouait la politique de la ville ? Problème d'argent, dira-t-on. Problème politique, répond Paul Chemetov. La ville est aujourd'hui un enjeu de pouvoir. Il est temps d'en faire un lieu de démocratie. Ce pamphlet, premier Manifeste du parti urbain, part d'un constat : la France est urbaine. La ville devrait donc être la question centrale de sa politique intérieure. Accepter l'identité de la banlieue, en accueillir l'hétéroclite, comprendre en quoi elle dessine notre futur, sans renoncer à l'unité citoyenne, à l'espace public : Paul Chemetov nous propose ici de devenir un peu plus urbains, un peu plus humains. La réussite de ce projet dépendra de ce que tous, architectes et citoyens, nous déciderons d'investir dans le bien commun.

20000 mots pour la ville

Ce dialogue réunit deux monstres de l'architecture en rien semblables mais qui partagent une conscience aigüe des pouvoirs et devoirs de l'architecte. Paul Chemetov, l'aîné de l'architecture française, âgé de 92 ans, cultive une élégante et ferme sobriété quand Rudy Ricciotti, 68 ans, soigne son talent de pamphlétaire. Le beau ? C'est le principal sujet, dont ils n'ont pas la même conception. Le beau pour Chemetov n'est ni exceptionnel ni extravagant, c'est celui du quotidien, du collectif et du social. Tandis que Ricciotti défend le récit architectural face à une " esthétique de supermarché " qu'il ne cesse de dénoncer. Le brut, c'est le béton tant célébré par Ricciotti, mais c'est aussi l'archaïsme auquel ils se réfèrent tous deux. Et qui sont les truands ? La bureaucratie gloutonne comme le suggère Ricciotti ? Ou ceux qui, d'après Chemetov, ne se soucient pas de l'argent dépensé? Le beau, le brut et les truands : chacun s'y reconnaîtra ou y reconnaîtra... les auteurs.

Le beau, le brut et les truands

La Galerie de Zoologie du jardin des Plantes, à Paris, inaugurée en 1899, fut, après sa transformation en Grande Galerie de l'Evolution, à nouveau ouverte au public en 1994. Les architectes Paul Chemetov et Borja Huidobro ont mené ce projet muséal novateur et réalisé, avec René Allio, une scénographie qui permet au visiteur une approche sensible de la biodiversité, centrée sur l'Evolution de la vie, et présente des spécimens naturalisés des collections du Muséum national d'Histoire naturelle. La Grande Galerie de l'Evolution, aujourd'hui classée monument historique, est devenu un modèle pour les muséums d 'histoire naturelle du monde entier alors qu'est célébré son vingtième anniversaire.

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