"Europe, retrouve-toi toi même. Sois toi-même. Découvre tes origines. Avive tes racines. Au cours des siècles, tu as reçu le trésor de la foi chrétienne. Il fonde ta vie sociale sur les principes tirés de l'Evangile et on en voit les traces dans l'art, la littérature, la pensée et la culture de tes nations. Mais cet héritage n'appartient pas seulement au passé ; c'est un projet pour l'avenir, à transmettre aux générations futures, car il est la matrice de la vie des personnes et des peuples qui ont forgés ensemble le continent européen. Ne crains pas ! L'Evangile n'est pas contre toi, il est en ta faveur. Cela est confirmé par la contestation que l'inspiration chrétienne peut transformer l'ensemble des composantes politiques, culturelles et économiques en une convivialité où tous les européens se sentent chez eux et forment une famille de nations dont d'autres régions du monde peuvent s'inspirer de manière fructueuse".

Eglise en Europe

La Lettre apostolique " Novo millennio ineunte " a été signée par le pape, place Saint-Pierre, le 6 janvier 2001, en la solennité de l'Epiphanie, à l'occasion de la fermeture de la porte sainte. C'est le document qui tire les conclusions de l'Année jubilaire. Il fait apparaître la nécessité d'une Eglise qui, après une année d'intense expérience spirituelle, se sent appelée à " avancer au large " (" duc in altum ! ") selon l'ordre donné par Jésus à Pierre (voir Lc 5, 4), en affrontant les défis de l'avenir. La porte sainte se ferme, mais la " la porte vivante ", le Christ Jésus, qu'elle symbolise, reste plus que jamais ouverte. Ce n'est pas à la grisaille du quotidien que l'Eglise retourne après l'enthousiasme jubilaire. Au contraire, un nouvel élan apostolique l'attend, animé et soutenu par la confiance en la présence du Christ et dans la force de l'Esprit.

AU DÉBUT DU NOUVEAU MILLÉNAIRE

Jean Paul II poète. Pour la première fois depuis son élection, le pape publie avec " Triptyque romain " un long poème qui s'inscrit dans la suite d'une oeuvre poétique riche et dense, écrite et publiée jadis à Cracovie. Ce poème est né au cours des années de ministère pontifical à Rome : Karol Wojtyla, pape Jean Paul II, y laisse parler son coeur et la sensibilité poétique dont il ne s'est jamais départi. La poésie fait partie intégrante de la vie et de l'oeuvre de Jean Paul II. Un autre poète, Pierre Emmanuel, dit pourquoi : en Karol Wojtyla " le poète est bien le même que le philosophe ou le théologien, mais il atteint l'homme en un lieu de l'être que ni la philosophie ni la théologie ne peuvent saisir avec la même immédiateté ". Le " Triptyque romain " formule à nouveau avec vigueur la préoccupation centrale de Jean-Paul II : le Dieu qui se révèle " nous montre ce que signifie être des hommes : se donner dans l'amour, ce qui nous rend semblables à Dieu " (cardinal J. Ratzinger). Ces méditations sur la Création, la Chapelle Sixtine, Abraham, sont un nouveau témoignage de l'étonnante double vocation de Karol Wojtyla : homme de Dieu et homme de poésie. Comme pape, Jean Paul II est un mystique et un visionnaire.

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