Et si j'etais nomme eveque

N'est-ce pas un paradoxe de mettre ensemble catéchisme et liberté ? Le catéchisme évoque le dogmatisme, tandis que la liberté fait appel à la responsabilité personnelle. C'est un pari.
Devenu responsable d'un diocèse virtuel, Jacques Gaillot s'est laissé convaincre par des amis de travailler avec internet. À la nomination romaine correspondait ainsi un média sans frontières. En janvier 1996 s'ouvrit donc le site Partenia et, en 1997, un " catéchisme électronique ". Chaque mois, en sept langues, avec la devise " Nous nous parlons en face ", des hommes et des femmes d'horizons divers ont lancé, à partir d'un mot-clef, une réflexion sur des sujets d'actualité concernant aussi bien la société civile que l'Église. Les textes produits, une fois rassemblés, ont suscité un vif intérêt. S'ils ne peuvent toujours embrasser la globalité d'un sujet, ils sont utiles à une recherche d'intelligence de la foi, elle-même quête inlassable. Ainsi, ils se prononcent sur l'engagement du chrétien aujourd'hui, le racisme, la sexualité, l'euthanasie, mais aussi sur la foi, les fêtes chrétiennes, les sacrements et les Évangiles. Ce nouveau Catéchisme ne prétend pas être l'énoncé figé de ce qu'il faut croire ; il constitue une expression vivante de la foi en perpétuelle mutation, destinée à apporter joie et réconfort aux croyants.

Un catéchisme au goût de liberté

Oser être chrétien aujourd'huiNous sommes bien loin, désormais, du temps où la foi était reçue comme une évidence ou imposée comme un argument d'autorité. Il faut du coup une certaine force d'audace pour oser être chrétien aujourd'hui, risquer une parole de croyant. Mais comment vivre cette audace aussi bien à l'intérieur de l'Église qu'au-dehors, dans la tolérance et le respect des autres ? Peut-on professer, même au coeur des institutions, une expression de foi libre, au-delà des chemins balisés ? Prolongeant la réflexion ouverte dans La foi décantée, Pierre de Locht s'interroge sur le contenu de la croyance chrétienne et son dynamisme interne.Car il n'est pas anodin de se référer à Jésus et à sa Bonne Nouvelle. Il ne va plus de soi non plus d'utiliser les mots du dogme, les termes du Credo en rejoignant les mentalités actuelles et la conscience moderne. D'où l'urgence de retrouver l'intuition spirituelle forte du christianisme qui invite chaque conscience à la liberté et au choix de la vie.

Oser être chrétien aujourd'hui

Qu'en est-il de l'adhésion chrétienne dans notre société ? Comment réagit l'Eglise à la remise en question des institutions, notamment religieuses ? Où se situe la nouvelle génération de chrétiens ? Quelle est leur place face à l'indifférence, au conservatisme et à l'athéisme ? Etre chrétien aujourd'hui est une question de vécu, fait de respect d'autrui, de tolérance, de vigilance créatrice. Que comprendre ? Comment évoluer ? Comment vivre en chrétien dans un monde qui a tant besoin de l'apport de l'autre, différent et solidaire ? Vers quelle ouverture sommes-nous entraînés ? Quelle qu'elle soit, ce sera en collaboration d'égal à égal avec celles et ceux qu'anime un même désir de rendre le monde plus humain.

Chrétiens aujourd'hui : un engagement contradictoire ?

Et si j'étais nommé éveque

Il est des chrétiens aujourd'hui d'un type nouveau : engagés et responsables, ils se situent sans peur face aux vérités, dogmes et directives religieuses, non par facilité mais par une profonde exigence intérieure d'incarner la Bonne Nouvelle dans toute sa fécondité. Conscients de leur fragilité, ils font ce choix, de façon autonome, loin de toute pression sociale ou familiale.
Et l'auteur, qui se sent l'un d'eux, de se demander : et si j'étais évêque, quelle place leur ferais-je dans l'Eglise, comment envisagerais-je mon rôle ?
Suit une vision rafraîchissante où le "nouvel évêque" est imaginé très à l'écoute des chrétiens de la base et du clergé, leur faisant profondément confiance, seule façon de réveiller les forces vives. Sa tâche essentielle, loin d'être moralisatrice ou normative, serait annonciatrice de l'amour de Dieu, un Dieu libéré des cadres trop balisés qui découragent les initiatives de beaucoup et les impulsions de l'Esprit qui "souffle où il veut".
Pierre de Locht évoque aussi, de façon éclairante, l'évolution et les réajustements nombreux de sa foi, sa compréhension tâtonnante de qui est Dieu, son implication gratifiante dans la communauté humaine. Il dit sans détours sa conviction que c'est l'apport de tous qui fait la richesse et la vitalité d'une communauté , le concile Vatican II n'avait-il pas donné la première place au peuple de Dieu en invitant l'Eglise, à dominante hiérarchique et centralisée, à évoluer vers ce que souhaitait Jésus : "Ne vous faites pas appeler "Maîtres", car vous n'avez qu'un seul maître et vous êtes tous frères" ?

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