Le plan directeur du groupe Urbanisme Architecture (1970) reste après un demi-siècle le cadre du développement de la ville universitaire. La personnalité de Raymond Lemaire joua un rôle décisif dans l’orientation culturaliste du projet, c’est-à-dire l’accent sur le respect du site naturel, l’échelle humaine, la qualité de vie et la référence à la ville universitaire ancienne. Le site universitaire est à présent devenu un espace convoité. Il faut se montrer sélectif parmi les opportunités qui se présentent.

Louvain-la-Neuve à la croisée des chemins

Le plan directeur du groupe Urbanisme Architecture (1970) reste après un demi-siècle le cadre du développement de la ville universitaire. La personnalité de Raymond Lemaire joua un rôle décisif dans l'orientation culturaliste du projet, c'est-à-dire l'accent sur le respect du site naturel, l'échelle humaine, la qualité de vie et la référence à la ville universitaire ancienne. Le site universitaire est à présent devenu un espace convoité. Il faut se montrer sélectif parmi les opportunités qui se présentent.

L'ouvrage se veut une contribution aux débats en cours sur la «ville « durable » européenne. Il se situe dans la ligne de l`ouvrage antérieur : « Bruxelles, la Belgique et l'Europe - Un urbanisme cosmopolite » (Certu 2007). Dans le cadre de la mégapole bruxelloise se sont développés plusieurs centres d'activités, à la fois complémentaires et concurrents.

Le centre universitaire et urbain de Louvain-la-Neuve constitue à cet égard une expérience très particulière. Il résulte de l`obligation politique dans laquelle se trouvait en 1968 l'Université Catholique de Louvain (une des plus anciennes d'Europe), de quitter sa ville d'implantation historique. Au lieu de se résigner à devenir un campus isolé à la française, l'Université, sous l'impulsion de son Administrateur général, Michel Woitrin, prit la décision de créer, sur un territoire agricole situé à 27 km du centre de Bruxelles, dépendant de la commune d'Ottignies, un centre universitaire et urbain diversifié, à l'image de la ville médiévale de Louvain (Leuven). Elle a mis en place à cet effet le Groupe Urbanisme-Architecture, chargé du plan directeur et de la coordination architecturale (Raymond Lemaire, Jean-Pierre Blondel et Pierre Laconte).

Grâce à la collaboration de sa communauté académique, l'Université a été en mesure de planifier un ensemble axé, dès sa première phase (1972), sur la qualité environnementale et urbaine.

La forte densité et la contiguïté des constructions, l'adoption d'un parcellaire réduit (1 à 2 ares), la qualité des espaces publics, exclusivement réservés aux piétons, l'accessibilité, dès 1976, par chemin de fer, le contrôle de l'architecture, des matériaux et des gabarits, ont pu contribuer à créer un paysage urbain attractif. Par ailleurs, l'attention portée à la qualité de l'air et de l'eau, le chauffage centralisé au gaz, l'égouttage séparatif, la collecte des eaux pluviales dans un bassin de retenue traité en lac d'agrément, ont contribué à la qualité environnementale.

La population non-universitaire est devenue largement majoritaire, attirée par la diversité des activités culturelles, souvent liées à la vie universitaire. Deux nouveaux musées, financés par le mécénat, y sont en cours d'implantation, notamment l'emblématique Musée Hergé.

L'ouverture en 2005 du grand centre de commerces et de loisirs « L'Esplanade » et la transformation de la gare en terminal du Réseau Express Régional bruxellois  constituent pour Louvain-la-Neuve un changement d'échelle vers un pôle de services régional. Celui-ci appelle à une gouvernance foncière et urbanistique élargie. Celle-ci devrait être garante du maintien de la qualité environnementale et urbaine de l'ensemble, dont l'Université n'est plus l'acteur dominant.

L'ouvrage comprend des contributions illustrant divers aspects de la recherche environnementale et urbaine à Louvain-la-Neuve, ainsi que des analyses extérieures sur le passé et le futur de cette expérience exceptionnelle.

La recherche de la qualité environnementale et urbaine ; le cas de Louvain-la-Neuve (Belgique)

La complexité du développement urbain de Bruxelles s'ajoute à celle de la Belgique centrifuge, elle-même située au coeur d'une Europe divisée en vingt-sept nations. Au niveau urbanistique tout le centre de la Belgique est devenu une mégapole, marquée par une gouvernance multiple. La « Région de Bruxelles-Capitale » n'est que la partie centrale de cette mégapole, limitée à quelque 160 km2. Bruxelles, la Belgique et l'Europe, dirigé par Pierre Laconte, situe le phénomène bruxellois dans son contexte historique. L'ouvrage analyse son évolution actuelle vers un lieu d'accueil, toujours plus cosmopolite. Il décrit le potentiel des infrastructures de transport actuelles, ou en cours de réalisation, pour le développement urbain futur de la mégapole et les investissements immobiliers. Il émet des suggestions pour améliorer les liaisons entre Bruxelles, Luxembourg et Strasbourg, trois capitales dont le statut européen est aujourd'hui confirmé, et qui ont intérêt à joindre leurs efforts dans la concurrence avec les capitales de l'est européen. Le Quartier européen de Bruxelles, quant à lui, s'est vidé de ses habitants et transformé en quartier administratif. Celui-ci, et notamment le bâtiment du Berlaymont, ont attiré l'attention internationale sur la ville en tant que capitale politique de l'Europe. Mais le Quartier européen a également généré l'image de l'ennui bureaucratique, ignorant la richesse et la diversité culturelles des autres quartiers bruxellois. Les auteurs émettent des propositions réalistes détaillées pour donner une qualité nouvelle aux espaces publics de la ville, et en particulier à ceux du quartier européen en y encourageant la mixité des fonctions. L'ouvrage s'adresse à un lectorat intéressé aux questions géopolitiques, à l'histoire de l'Europe, à l'urbanisme, à l'immobilier et au développement culturel.

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