1er juillet 1962 : l'Algérie devient blanche et verte et la France n'a plus d'empire colonial. Dix-sept ans après, l'heure est venue de savoir et de comprendre, le moment est venu d'écrire l'histoire. Sans parti pris mais non sans émotion car le récit de ces 132 années que la France a passées de l'autre côté de la Méditerranée ne ressemble à aucun autre : quel Français, pour reprendre le mot d'Albert Camus, n'a pas eu « mal à l'Algérie » ? Comment on devient pirate et pourquoi la France est allée à Sidi-Ferruch, les premiers pas sur cette nouvelle terre de l'armée et des colons, les révolutions de Paris, Napoléon III et le « Royaume arabe », la « Petite Commune d'Alger », les troubles antijuifs, entre les deux grandes guerres, le « centenaire », mai 1945, Toussaint 1954, la révolution d'Alger, les barricades et le putsch, Evian et la mort d'une petite nation, tout cela se retrouve dans cet ouvrage sérieux et documenté mais également d'une lecture facile et accessible à tous les publics. Pour entreprendre une telle tâche, dire à la fois la terre, les hommes et les événements, et peindre cette grande fresque sans travestir les vérités premières, il fallait non seulement posséder les qualités du témoin et de l'historien, il fallait aussi ce mélange de passion intérieure et de mesure, cet amour du pays et ce sens de l'humain qui caractérisent Pierre Laffont. C'est pourquoi ce grand livre est irremplaçable. Et qu'il manquait. Il restera dans le souvenir de tous, comme la plus complète chronique des destins croisés de la France et de l'Algérie.

Histoire de la France en Algérie

Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

Histoire de l'Algérie française (1)

Photo Gérard Lederer. Il importe assez peu que l'auteur d'un tel livre soit né à Marseille le 12 mars 1913, qu'il ait obtenu une licence en droit à la Faculté d'Aix-en-Provence, qu'il soit marié et père de deux enfants. Mais il est intéressant de savoir que son arrière-grand-père, imprimeur en Lorraine, fut, pour avoir exprimé des sentiments trop républicains, banni en Algérie par Louis-Philippe, ce roi qui se voulait citoyen et savait si bien jouer de son parapluie contre ses adversaires. C'est ce déporté politique qui fonda, en 1844, l'Écho d'Oran. Pierre Laffont, représentant de la quatrième génération d'une même famille, dirigea l'Écho d'Oran de 1945 à 1963. Il en fit le grand quotidien d'Algérie. Élu à la Chambre en 1958, il démissionna en 1961 quand les circonstances ne lui permirent plus de suivre sa conscience et de défendre ses électeurs. Pendant la période tragique de la fin de l'Algérie française, il a vu, entendu et souffert. Aujourd'hui il veut que sa biographie se résume à ce seul mot : témoin.

L'expiation

La rencontre de deux communautés à Alger, après la conquête. De la rencontre de la France et de l'Algérie, on peut dresser, malgré les drames, un bilan fécond. Pierre Laffont montre que celui-ci est à porter au crédit des populations tant, de la conquête à l'abandon, les pouvoirs politiques ont surtout montré une certaine absence de volonté.

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