Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

L'abbaye de Blanchelande

A Gréville au hameau de Gruchy, sur la côte nord de la Hague, Jean-François Millet a grandi dans une famille paysanne et participé aux travaux de la terre. Il a aussi rêvé devant un rivage dominé par les hautes falaises et enregistré des impressions premières jamais oubliées quand sa carrière de peintre l'a attiré à Paris puis fait de lui le maître de Barbizon. En rupture avec l'art officiel, il composa dans son œuvre une "épopée des champs". En 1854, un premier retour au pays lui fit observer, à l'intérieur et aux alentours de la ferme familiale, des scènes de la vie quotidienne fixées par des dessins et des toiles ébauchées. La guerre de 1870 ramena Jean-François Millet, avec femme et enfants, à Cherbourg. Ils séjourneront pendant l'été 1871 à l'auberge de Gréville et ce fut la période où l'artiste, devenu un grand paysagiste, attendit les colorations automnales pour peindre quelques vues des rivages de son endroit et l'immensité marine contemplée du haut des rochers du Castel Vendon. En fin d'année, il regagnait Barbizon, ayant fait une ample moisson de dessins et d'esquisses. La maladie l'empêcha d'en tirer tout le parti qu'il eût souhaité et à sa mort, survenue le 20 janvier 1875, restait dans son atelier son tableau de L'église de Gréville, aujourd'hui visible au musée d'Orsay. Ce livre a été publié, dans sa deuxième édition remaniée et enrichie, par Orep éditions, avec l'intention de montrer la place importante, longtemps mal connue, que Jean-François Millet a réservée, dans son œuvre, à son village natal et à la Hague.

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