Lauréat du grand prix de l'Académie à l'âge de vingt-deux ans, Louis Gauffier arrive à Rome en 1784 et s'établit définitivement en Italie où il meurt prématurément en 1801. Témoin de l'univers passionnant du Grand Tour, de la fin de l'Ancien Régime aux débuts de la Révolution jusqu'aux campagnes du général Bonaparte, Gauffier traverse une époque de transformations radicales influent sur sa vie et son art. D'abord peintre d'histoire à Rome, il propose des compositions marquées par le goût néoclassique où se lit sa fascination pour les découvertes archéologiques de son temps. A Florence, il devient le portraitiste des voyageurs de toute l'Europe. En inscrivant ses modèles dans des paysages mêlant les monuments de la capitale toscane et les beautés de la nature, il développe une formule qui associe intimité, charme et décontraction. Il pratique la peinture en plein air, étudie les arbres et les rochers, l'atmosphère et la lumière, qu'il transpose dans des paysages annonciateurs des inventions du xixe siècle. L'amitié de Gauffier avec François-Xavier Fabre, fondateur du musée de Montpellier, explique sa représentation dans les collections du musée depuis près de deux siècles. Ce catalogue est le premier ouvrage monographique à lui être consacré. A travers plus d'une centaine de peintures et de dessins, il propose de découvrir un artiste sensible et visionnaire, dans la lumière de l'Italie.

Le voyage en Italie de Louis Gauffier

Montpellier, le 18 janvier 1779. Dans la grande salle du collège des jésuites qui borde l'Esplanade, une assemblée d'une trentaine de notables de la province du Languedoc fonde la Société des beaux-arts. Encouragé par le fascinant marchand d'art Abraham Fontanel, cet élan a permis la création d'une école gratuite de dessin et la tenue des premiers Salons de peinture organisés dans la ville. Aux côtés des tableaux des élèves les plus talentueux, les curieux y découvrent des chefs-d'oeuvre des maîtres anciens et des meilleurs artistes contemporains. C'est là, dans cette école, que le jeune François-Xavier Fabre, âgé de treize ans, reçoit ses premières leçons qui le conduiront au Prix de Rome. Ce catalogue raconte cette aventure du siècle des Lumières, dont le musée Fabre et la vie artistique montpelliéraine sont aujourd'hui les héritiers.

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